Jeudi, le congrès s’est achevé avec l’adoption de la résolution, à laquelle ont été intégrés de nouveaux amendements. Reconduit dans ses fonctions, Edgar Stemer dresse un bilan de ce rassemblement et précise les prochains dossiers de la mandature.

Le congrès s’est clôturé, jeudi 7 juin, sur l’adoption de plusieurs amendements, désormais intégrés à la résolution fédérale.
« Uberisation » du transport
Celui qui a été soumis par le syndicat des cheminots de Dijon vise à « prendre en charge » les travailleurs des plateformes de mise en relation électroniques tels que les chauffeurs travaillant pour Uber. L’objectif est « d’acquérir et encadrer des nouveaux droits au sein de ces nouveaux secteurs ».
Le cadre législatif pourrait bientôt faciliter ces démarches. Le projet de loi Travail, dans sa version adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, prévoit que ces travailleurs puissent constituer une organisation syndicale. Le texte leur assure un équivalent du droit de grève en protégeant les « mouvements de refus concerté ». Enfin, les plateformes devront, selon le projet de loi, prendre en charge les coûts donnant droit d’accès à la formation professionnelle et à la validation des acquis de l’expérience.
Retraités
Pour ne pas rompre le lien avec les adhérents de la FGTE qui partent à la retraite, celle-ci « favorisera la continuité de l’adhésion ».
Bilan et prochains dossiers
Alors que le congrès vient de se clôturer, Edgar Stemer dresse un bilan des préoccupations exprimées par les délégués ces trois derniers jours : « Il y a eu beaucoup d’expression, pas forcément sur nos activités, mais sur les problématiques [de chacun] », constate-t-il. Le secrétaire général reconnaît « beaucoup de violence et une forte pression » pesant sur les militants en raison des mouvements d’opposition à la loi Travail.
Plusieurs dossiers seront suivis de près par la fédération ces prochains mois. Edgar Stemer s’engage, notamment, à être vigilant sur la situation des salariés du transport urbain face à l’essor du transport interurbain, dont la convention collective est moins disante.
Sur la question de la réforme du congé de fin d’activité, les discussions devraient reprendre « d’ici la fin de l’année ». « Il va falloir défendre le congé de fin d’activité. Il y a une forte pression du patronat », a expliqué le secrétaire général de la FGTE.
Edgar Stemer De l’agriculture à la mécanique, en passant par les chemins de fer et l’armée, Edgar Stemer a fait du chemin! A 55 ans, ce Tunisien de naissance qui a grandi près de Toulouse, vient d’être reconduit en tant que secrétaire général de la fédération. “Je suis sur un poste où il faut trancher”, reconnaît-il. Ce qui n’est pas toujours facile…”Je dois un peu sortir de ma peau d’humaniste”. Avant de devenir secrétaire général adjoint à la fédération en 2008, Edgar Stemer a reconstitué la branche cheminote de la CFDT, décimée en 2003 lors de la réforme des retraites. Plus tôt encore, il avait développé la présence syndicale dans les métiers de maîtrise et d’encadrement à la SNCF. De cette période, il garde de très bons souvenirs: “C’est là où j’avais le plus de libertés, sans être assujetti”, se rappelle le secrétaire général, par ailleurs peintre amateur et mordu de fauvisme. |
Valentin Marcal C’est en “observateur” que Valentin Marcal est venu participer au congrès. Son premier. Et pour cause, le jeune homme âgé de 25 ans a adhéré à la CFDT...il y a six mois: “Avant, j’étais sympathisant. Je n’avais pas encore l’idée d’adhérer. A l’occasion des élections du délégué du personnel, j’ai été approché”, explique cet amateur de guitare, originaire d’Héricourt (Haute-Saône). Familier avec les camions depuis son enfance, Valentin Marcal travaille comme chauffeur routier dans une petite entreprise de transport. “Je suis seul, personne ne m’embête” se satisfait-il, même s’il faut, en tant que délégué du personnel, veiller au respect des temps de transport... Le benjamin du congrès a son explication sur la faible syndicalisation des jeunes : “pour s’engager, il faut se projeter dans la durée. A 20 ans, on n'imagine pas forcément son avenir dans une entreprise”. |