Depuis 3 ans, le groupe Geodis, filiale de la SNCF, confronté à de fortes turbulences économiques, tente de redresser ses comptes. Mais ceux sont les salariés qui trinquent !

Depuis 3 ans, le groupe Geodis, filiale de la SNCF, confronté à de fortes turbulences économiques, tente de redresser ses comptes. Plutôt que de s’attaquer à une requalification de sa démarche commerciale, il préfère aller au plus simple : la réduction des emplois et le démantèlement de ses acquis sociaux.
Toute la panoplie des procédures imaginables est déployée : transfert de personnels, centralisation régionale de services avec réduction d’effectifs, multiplication des licenciements individuels pour « insuffisance de résultats », forte incitation au départ de ceux qui sont proches de la retraite (malgré la signature d’un Contrat de génération), pressions psychologiques sur des salariés poussés à la démission, tensions de plus en plus vives sur les salariés restants, recours excessif à l’intérim ou à de la main d’œuvre extérieure au Groupe (GEL), remise en cause progressive d’un certain nombre d’acquis sociaux, concurrence interne de conducteurs provenant des pays de l’Est (faisant l’objet d’une enquête judiciaire), rien n’arrête la Direction générale …
Aujourd’hui, de nombreux salariés, inquiets pour leur avenir, malmenés dans leurs conditions de travail, se rendent sur leurs sites, la « peur au ventre », en consommant des anxiolytiques pour tenir le coup !...
Dernier exemple en date de cette dégradation : la revue de salaire, dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire 2015. Bien que Geodis ait, l’année dernière, affiché des résultats en progression, grâce à la forte implication de l’ensemble des salariés, mais aussi en raison d’une nette réduction des effectifs, la Direction générale a divisé, d’une année sur l’autre, par deux ou trois l’augmentation des salaires, la réduisant à peau de chagrin, entre 7 et 15 € par mois, et encore pour les salariés qui peuvent y prétendre !
Pourtant, dans le même temps, certains Directeurs se prélassent dans des séminaires inutiles à Marrakech ou Barcelone : lorsqu’on n’a pas les moyens de ses ambitions, on évite surtout de gaspiller l’argent des salariés !! …
Selon la Direction de Geodis, la politique RH du Groupe doit favoriser « la responsabilisation, l’initiative et la créativité [de ses salariés] autour de trois axes majeurs :
- motiver et impliquer pour réussir ensemble par la mobilisation des compétences individuelles et collectives, la responsabilisation de chacun et une volonté affirmée de délégation ;
- assurer cohésion et qualité du dialogue social pour préserver le partage de la valeur créée, la vigilance sur les conditions de travail et de sécurité ;
- valoriser et encourager le management participatif aux niveaux opérationnel et local comme central. »
Voici de beaux objectifs. Les années passent. A ce jour, rien de tout cela n’aura été mis en place.
Force est de constater que Geodis s’engage aujourd’hui dans une dangereuse politique de démantèlement social, face à laquelle ses salariés, lassés d’être considérés comme de simples variables d’ajustement, ne pourront rester longtemps inactifs. Désormais, Geodis entre malheureusement dans une longue phase de turbulences.