En ce deuxième jour de congrès, les interventions ont laissé paraître les interrogations des syndicats, mais aussi leur fierté d’appartenir au premier syndicat du privé et leur attachement aux valeurs CFDT.

Dans une ambiance sereine mais avec des expressions parfois vigoureuses, les syndicats ont continué de réagir au rapport d’activité tout au long de la matinée de ce deuxième jour du congrès de la CFDT. La kyrielle de réformes qui se sont succédé pendant les quatre années passées – la loi Rebsamen sur le dialogue social, la loi El Khomri et, plus près de nous, les ordonnances – ont semé le doute dans l’esprit de nombre de militants qui craignent une perte de moyens et à terme un affaiblissement du dialogue social. « Les règles du dialogue social ont changé, nous devons être vigilants sur la mise en place du comité social et économique et la négociation des protocoles », a ainsi souligné Jean-Luc Feillant du syndicat général de l’agroalimentaire du Finistère.
Les avis varient sur l’attitude à tenir face aux mesures prises par le gouvernement, dont tous déplorent la verticalité dans l’exercice du pouvoir et la volonté manifeste de se passer des corps intermédiaires dans les politiques menées. Manifestations ? Contestation plus frontale ? Ce n’est pas dans l’ADN de la CFDT comme l’ont exprimé de nombreux militants, qui persistent à croire aux vertus du dialogue pour construire des droits et améliorer le quotidien des salariés et des agents. « Notre type de syndicalisme est largement approuvé lors des élections professionnelles dans les entreprises », a rappelé Michel Crépin, secrétaire général de l’Union régionale Hauts-de-France. La fierté d’avoir collectivement conduit la CFDT à la première place dans le privé a été exprimée à plusieurs reprises. L’enjeu à la veille des élections dans la fonction publique a également été évoqué : la CFDT est en mesure de devenir première organisation syndicale dans les deux secteurs privé et public confondus. « Nous avons besoin de vous tous ! » a interpelé Pascal Paris, du Sgen Midi-Pyrénées, appelant les congressistes à solliciter parmi leurs amis, voisins, parents, toute personne susceptible de se présenter sur une liste CFDT. Certes, le défi est de taille, mais « il n’y pas de forteresse inattaquable, il n’y a que des forteresses inattaquées » a lancé Stéphane Sochon, du Syndicat Interco Calavados, faisant référence à Vauban.
L’actualité à la tribune
L’actualité la plus chaude a été portée par la voix de Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT-Cheminots, qui, à propos du conflit à la SNCF, a tenu à saluer le soutien sans faille de Laurent Berger et à remercier les militants qui ont participé à la caisse de soutien des cheminots. Autre moment très applaudi par la salle, la présentation de tous les délégués des syndicats d’outre-mer CFDT présentés par Yvan Ricordeau, secrétaire national responsable de l’international, rappelant que c’est grâce à eux que « le soleil ne se couche jamais sur la CFDT ! »