Depuis plus de 10 ans, la FGTE ne cesse d’interpeller les pouvoirs publics sur la problématique de la pollution dans les enceintes ferroviaires souterraines. Les taux des particules fines 10 μg (PM10) y est, à certains moments de la journée, de quatre à cinq fois supérieurs à ce qu’il est admis pour l’air ambiant.

Cette situation est scandaleuse lorsque l’on sait que 46 000 décès annuels sont liés à cette pollution et qu’elle est responsable
de 4 800 décès de salariés en 2004 et 2013 (source CNAM).
Les directions des entreprises de transport en commun se retranchent derrière la réglementation (la valeur limite d’exposition professionnelle est de 5 000 μg/m3, soit 1 000 fois plus que le décret concernant l’air ambiant) pour ne rien faire et, comble de cynisme, disent qu’il n’y a aucun problème de santé.
La FGTE, en 2011, a obtenu du ministère de la Santé que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) fasse une étude ayant pour thématique « pollution chimique de l’air des enceintes
ferroviaires souterraines et risques sanitaires associés chez les travailleurs ».
De cette étude, publiée en août 2015, il ressort que, par analogie avec les risques sanitaires documentés des particules de l’air extérieur urbain, des effets délétères sont attendus sur la santé cardiovasculaire et respiratoire. Elle émet des recommandations telles que le remplacement des moteurs thermiques,la réduction du freinage mécanique et l'amélioration de la ventilation. Le 8 juin 2017, la FGTE CFDT a écrit à Nicolas Hulot, ministre d'État, pour lui demander de prendre des mesures afin de limiter la pollution dans les espaces confinés. Nous attendons toujours une réponse, d’autant plus que le Conseil d’État, dans une décision rendue le 12 juillet dernier, a condamné la France à agir rapidement pour limiter la pollution aux PM10 ; Conseil d’État que la FGTE a saisi dans le cadre d’une demande d’abrogation de l’article R. 4222-10 du Code du travail et qui, dans sa décision rendue en mars 2017, nous apprend que le ministère du Travail attend une étude de l’Anses pour arrêter une nouvelle valeur limite d’exposition professionnelle. Force est de constater que cette étude dure depuis trois ans !
Face à l’inertie des pouvoirs publics et des entreprises de transport urbain, la FGTE a décidé de distribuer des tracts de sensibilisation le vendredi 15 septembre, à partir de 6 h 45 à la gare de Paris-Nord, car s’il faut inciter la population à utiliser les transports en commun, encore faut-il que l’air dans les enceintes ferroviaires soit moins pollué que l’air extérieur.