La rencontre, au ministère du Travail, a duré un peu plus de deux heures. Réunis en multilatérale le 21 septembre, les partenaires sociaux se sont vu présenter les grandes orientations du document de cadrage sur l’assurance-chômage. Partant du constat que « la situation n’est pas satisfaisante », avec « une dualité du marché du travail qui s’accentue », le gouvernement souhaite une réforme systémique de l’assurance-chômage.

Et réclame, dans le même temps, que la négociation permette de réaliser de 1 à 1,3 milliard d’euros d’économies annuelles sur trois ans, en sus des 800 millions d’économies par an déjà prévues par la convention Unédic 2017. « Le prisme budgétaire reste la première motivation de la réforme », réagit la secrétaire générale adjointe de la CFDT, Marylise Léon. Ces économies, avance l’exécutif, doivent servir « à financer les droits nouveaux pour les démissionnaires et les indépendants et à accélérer le désendettement du régime ». Un risque que la CFDT avait pointé au début 2018 lors de la précédente négociation – à savoir que l’ouverture aux indépendants sans contribution risquait à terme de peser sur le régime assurantiel et sur les droits des demandeurs d’emploi.
Sur le contenu, les partenaires sociaux restent libres d’aborder tous les sujets avec toutefois quatre éléments imposés : l’activité réduite, l’activité conservée (qui permet aux salariés ayant plusieurs employeurs d’être indemnisés lorsqu’ils en perdent un), le calcul du salaire journalier de référence et les « inégalités des personnes dans leur capacité à trouver du travail ». Derrière cette appellation alambiquée se cache la dégressivité des allocations, piste déjà avancée par l’exécutif.
Quid du bonus-malus ?
Certains thèmes, en revanche, ne sont plus explicitement mentionnés, le bonus-malus brandi par le gouvernement ayant été remplacé par une invitation à travailler sur la « responsabilisation des entreprises ». « Une fois de plus, on nous parle de réforme systémique et on nous demande juste de revoir quelques règles paramétriques », s’emporte Marylise Léon, qui souhaiterait « que l’on parle des demandeurs d’emploi ». À réception de la feuille de route officielle (intervenue le 25 septembre), les partenaires sociaux devraient s’entretenir, séparément dans un premier temps (organisations syndicales d’un côté, patronales de l’autre) avant de se retrouver en bureau paritaire politique de l’Unédic. S’ils acceptent d’entrer en négociation, le délai sera court. Quatre mois.
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