Intervention Kamal El Jaouhari-Réunion Dialogue social européen sectoriel* Route du 27 Mars 2025

Je me présente, Kamal EL JAOUHARI, responsable en charge du secteur du transport routier de marchandises pour notre organisation syndicale, UF Route de la FGTE CFDT, première organisation en France et dans le secteur route.

Tout d’abord je tenais à remercier les représentants de RTDD (Road Transport Due Diligence) pour leur présentation et d’avoir mis en évidence les pratiques du groupe HEGELMANN, qui contribuent au dumping social et appauvrissent les salariés français, européens mais aussi les salariés extracommunautaires qui se voient exploités et même victimes d’esclavage moderne.

Concernant HEGELMANN, nous avons récemment était alerté sur une des filiales du groupe, qui a exploité des conducteurs originaires du Zimbabwe, ceux-ci ont voulu contester leurs conditions de travail et leu salaire qui était bien en dessous de ce qui était prévu (700 euros au lieu de 1500 euros).

Cette filiale a intimidé ses salariés en sabotant les véhicules, récupérant les remorques de force et laissant ceux-ci dans les véhicules sans chauffage et sans pouvoir bien évidemment se déplacer car même leur badge autoroute était désactivé et donc sans vivres.

Notre organisation syndicale, a tout de suite réagi pour leur porter assistance. Mais aussi, nous avons saisi les services de l’état, le ministère des Transports, l’inspection du travail, la DREAL et ELA (Européen Labour Authority)

Ces actions se sont révélées efficaces car les services de la DREAL ont verbalisé sur les trois véhicules en France, pour environ 24000 euros. Une audition des trois conducteurs a été faite par l’inspection du travail afin de d’étudier les conditions de travail du groupe HEGELMANN et ses filiales respectives.

Nous tenons à remercier ETF de nous avoir alerté sur le sujet et bien sûr à la fondation RTDD qui a mené les négociations auprès de l’entreprise.

Pour conclure, que doit-on faire collectivement ? l’ETF doit coordonner les organisations syndicales européennes sur ce sujet, particulièrement dans une période où la commission a une tendance à la dérégulation avec le paquet Omnibus sous couvert de simplication. Nous avons besoin de régulation mais surtout de contrôle pour garantir le respect de l’application du paquet mobilité afin que ces situations cessent de se reproduire.

Merci.

*La réunion du dialogue social sectoriel est une réunion tripartite en présence des représentants des employeurs du secteur, de la commission européenne et des syndicats européens du secteur

Un Escape Game sur l’extrême droite à l’université d’hiver des jeunes de l’ETF

Interview de Camille Paganelli-Participante FGTE-CFDT à l’Escape Game sur l’extrême droite organisé lors de l’université d’hiver des jeunes de l’ETF

1.     Peux-tu nous expliquer brièvement en quoi consistait l’Escape Game sur l’extrême droite et comment il s’intégrait dans le programme de l’université d’hiver de l’ETF à Sofia ?

Il faut tout d’abord comprendre que ETF a toujours eu à cœur de mettre en avant une solidarité syndicale afin de lutter contre l’extrême droite. Un manifeste a été construit et édité dans ce sens, puis traduit dans plusieurs langues pour toucher le plus grand nombre d’affiliés.

L’Escape Game est pour moi, une continuité dans la défense des droits de chacun qu’ETF pousse au quotidien. En intégrant ce jeu engagé à leur formation contre l’extrême droite, ETF a trouvé une manière ludique de faire participer tous leurs stagiaires à une forme de réflexion autour du sujet.

Ce jeu s’articulait sous plusieurs formes d’ateliers à résoudre en équipe :

  • De nombreuses images de personnes politiques, de grèves, d’expressions imagées, devaient être jumelées à des citations ou des textes.
  • Des objets présentés sur une table devaient être associées à des phrases.
  • Avec l’aide d’un texte lu, le groupe devait retracer le parcours d’un migrant du pays quitté au pays d’arrivée en s’articulant autour de la difficulté des émotions vécues par cette personne et les parcours étaient parfois bouleversant.

2.     Quels aspects de l’extrême droite étaient abordés dans cet Escape Game, et en quoi cela va-t-il contribué à une meilleure compréhension du phénomène en Europe aujourd’hui ?

On peut y déceler 3 catégories majeures abordées lors de cet Escape Game :

  • HISTOIRE :

L’Histoire nous enseigne la dangerosité qu’un gouvernement d’extrême droite peut engendrer pour un pays, avec évidemment, les conséquences sociales et sociétales néfastes que cela apporte.

  • POLITIQUE :

Chaque gouvernement d’extrême droite en place était mis en lumière. Cela permettait d’identifier et d’échanger sur les figures actuelles présentes dans nos pays respectifs, et de mettre en exergue les similitudes de programme entre les différentes nations représentées.

  • SYNDICAT :

Des images des différents mouvements mis en place dans les pays où l’extrême droite est déjà au pouvoir étaient affichées. La lutte syndicale dans le combat contre l’extrême droite est fondamentale, primordiale, et nécessaire pour que l’opposition soit totale. Cela fait partie de notre ADN syndicale notamment à la CFDT.

3.     Comment as-tu trouvé l’interaction entre la dimension ludique du jeu et la réflexion politique autour de l’extrême droite ? Penses-tu que cette méthode était efficace pour sensibiliser les participants ?

La dimension ludique permet d’impliquer tout le monde pleinement sur un sujet de nos jours banalisé dans nos sociétés.

Le jeu, en lui-même, crée des débats et apporte une dimension de compréhension et d’engagement. On ne voit pas le temps passer alors que le sujet est en lui-même extrêmement sérieux.

4.     Quelles réactions ou discussions ont émergé parmi les participants après l’Escape Game ? As-tu ressenti une prise de conscience particulière concernant les dangers de l’extrême droite ?

Les échanges ont permis à postériori de partager les anecdotes locales de chacun sur les politiques actuelles de nos pays respectifs.

Je me souviens d’une conversation avec une affiliée italienne qui répondait à ma question naïve « As-tu vu ton pays changé depuis l’arrivée au pouvoir de Meloni ? » elle m’a répondu que l’atmosphère était irrespirable tant la perte de liberté au quotidien était palpable.

5.     Comment, selon toi, les syndicats devraient-ils aborder la question de l’extrême droite dans leurs actions quotidiennes et dans leurs campagnes politiques ?

Je pense, à titre personnel, que la lutte contre l’extrême droite devrait être au centre des débats quotidiens. Pour cela, il faudrait sensibiliser de ses dangers l’ensemble des affiliés avec des formations qualitatives et une communication adéquate.

Pour la défense des travailleurs, pour les droits sociaux, pour un salaire équitable, pour la protection des avantages, pour une vraie diversité, pour une fin des politiques d’austérité, il faut connaitre les risques de ce genre de gouvernement et les combattre.

Approche de deux directives européennes, CS3D et CSRD

La RSE qui relève du « droit mou » est abordée en « droit dur » par ces deux directives, CS3D et CSRD. Sans compter la question de la transposition qui doit mobiliser les organisations syndicales nationales et le projet Omnibus de la Commission, les termes utilisés devront sans doute faire l’objet de précisions judiciaires.

« Ce sera un combat, et il sera ennuyeux », a dit un jour un ancien dirigeant de la Banque mondiale, concernant la lutte contre les dérèglements climatiques. Pour lui en effet, une transition économique ne pourra se réaliser sans véritable comptabilité sérieuse de ce qui est durable et de ce qui ne l’est pas. Et la tâche s’avère complexe…

D’autant plus que le projet OMNIBUS risque de minorer largement la portée de ces dispositifs et ce sous la pression de l’extrême-droite et de la droite.

La Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CS3D) et la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) sont deux dispositions législatives européennes. Elles visent à renforcer la responsabilité des entreprises en matière de durabilité.

  • CS3D introduit des obligations dites de « diligence raisonnable » pour les entreprises. Celles-ci les obligent à identifier, prévenir et atténuer les impacts négatifs sur les droits de l’homme et l’environnement dans leurs chaînes d’approvisionnement.
  • CSRD se concentre sur la transparence et la communication des informations relatives à la durabilité, exigeant des entreprises qu’elles publient des rapports détaillés sur leurs performances en matière de durabilité.

Les deux directives sont complémentaires. Elles se distinguent par leurs objectifs et leur portée.

La directive européenne « CS3D » en raison de son acronyme anglais, Corporate Sustainability Due Diligence Directive reprend les obligations suivantes :

  • Exercer une « diligence raisonnable » – un processus visant à identifier et prévenir ou atténuer les préjudices potentiels aux personnes et à la planète – arrêter et remédier aux préjudices survenus.
  • Dans ce contexte de diligence raisonnable, les entreprises doivent viser : 
    • Les préjudices ou risques pour les personnes et l’environnement, pas pour elles-mêmes.
    •  Les préjudices déjà survenus et ceux qui pourraient survenir à l’avenir.
    • Les préjudices causés dans leurs propres opérations et dans celles des entreprises qui leur sont liées partout dans leurs opérations (en amont et en aval).
    • Prévenir les dommages futurs sans se contenter de réparer les préjudices passés.
    • Traiter les risques distincts et croisés auxquels sont exposées les personnes en raison de leurs caractéristiques individuelles ou de leur appartenance à des groupes vulnérables ou marginalisés.
  • S’engager concrètement avec les communautés et les travailleurs touchés, y compris dans le cadre de la diligence raisonnable. Les entreprises doivent s’efforcer d’éliminer les obstacles à l’engagement des personnes.
  • Éviter de causer des préjudices ou d’y contribuer, et traiter et remédier à ces préjudices lorsqu’ils se produisent.
  • Aider à prévenir ou à atténuer les préjudices en matière de droits de l’homme directement liés à leurs activités, même si elles ne sont pas à l’origine de ces préjudices ou n’y contribuent pas.

La CSRD (pour Corporate Sustainability Reporting Directive) est une directive européenne entrée en vigueur début 2024. Elle va obliger les grandes entreprises à publier un rapport annuel sur leur durabilité. Les critères sont environnementaux, sociaux, et de gouvernance (ESG).

  • De l’usage des ressources matérielles à la pollution, en passant par les travailleurs et la biodiversité, les grandes entreprises vont devoir publier des données. Elles le feront au titre de la transparence sur les risques induits par leurs activités sur leur environnement.
  • Par extension, cela concernera aussi les risques auxquelles elles sont exposées, en ce compris dans leur chaîne de valeur, c’est-à-dire au niveau de leurs fournisseurs, et même une fois leurs produits ou services vendus à leurs clients.
  • La CSRD remplace la NFRD – Non Financial Reporting Directive, en place depuis 2017, et qui concernait 11.000 entreprises dans l’Union européenne. Le champ d’application de la CSRD est beaucoup plus large. Dorénavant, 55.000 entreprises européennes seront directement concernées.

Les directives CSRD et CS3D diffèrent principalement par leur champ d’application et leur approche de la matérialité.

  • La CSRD se concentre sur la chaîne de valeur de l’entreprise. De ce fait, les entreprises doivent rendre compte de leur impact environnemental, social et de gouvernance (ESG) tout au long de leur chaîne de valeur, incluant les parties prenantes, fournisseurs, sous-traitants et autres partenaires.
  • En revanche, la CS3D se concentre davantage sur la chaîne d’activités. Elle impose aux entreprises d’identifier et de prévenir les impacts négatifs sur les droits de l’homme et l’environnement qui découlent directement de leurs propres activités et de celles de leurs filiales, dans certains cas, de leurs relations commerciales établies.
  • De plus, la CS3D est axée sur la matérialité d’impact, c’est-à-dire l’impact réel ou potentiel des activités de l’entreprise sur les personnes et l’environnement.
  • À l’inverse, la CSRD inclut la matérialité financière, c’est-à-dire l’impact des questions ESG sur la performance financière de l’entreprise.
  • Pour mémoire, les critères ESG sont les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, utilisés par des investisseurs potentiels, organismes, ou sociétés afin de leur permettre l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie RSE efficace.

Ainsi, la CSRD adopte une perspective double matérialité qui inclut à la fois l’impact de l’entreprise sur le monde extérieur et l’impact du monde extérieur sur l’entreprise elle-même, tandis que la CS3D est centrée uniquement sur l’impact externe.

Synthétiquement,

  • La CS3D se concentre sur les actions concrètes que doivent conduire les entreprises afin d’ éviter les violations des droits humains et les dommages environnementaux. 
  • La CSRD concerne la manière dont les entreprises communiquent sur leurs pratiques de durabilité.

Ensemble, ces directives visent à créer un cadre plus responsable et transparent pour les entreprises en Europe. Mais la Commission freine aujourd’hui des quatre fers sous la pression de l’extrême droite et de la droite et la portée de ces directives pourrait être considérablement réduite.

Dans les deux cas, afin de ne pas rater un point essentiel, l’appui d’un expert est recommandé, au moins pour la première démarche d’analyse.

Annexe

Les European Sustainability Reporting Standards (ESRS) sont des normes européennes de reporting de durabilité établie pour aider les entreprises à mieux comprendre et communiquer leur impact environnemental, social et de gouvernance (ESG).

Ces normes font partie intégrante de la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), adoptée par l’Union Européenne pour renforcer la transparence des pratiques durables des entreprises et pour guider celles-ci vers une économie plus verte et inclusive.

L’objectif des ESRS est de fournir un cadre de structuration des informations de durabilité, comparable et applicable à toutes les entreprises opérant dans l’UE.

Ils doivent permettre aux entreprises de :

  • Comprendre et gérer leurs impacts ESG : cela inclut l’impact de leurs activités sur le climat, les ressources naturelles, la biodiversité, et les communautés.
  • Aligner leur modèle d’affaires avec les objectifs environnementaux et sociaux de l’UE : cela vise notamment la neutralité carbone et la réduction de la pollution.
  • Informer les parties prenantes et les investisseurs : les informations collectées permettent de prendre des décisions éclairées sur la durabilité des entreprises.

Retour sur l’Université d’hiver des jeunes de l’ETF : Une Nouvelle Génération Syndicale Prête à Agir

Du 16 au 18 décembre, plus de vingt-cinq jeunes syndicalistes venus de toute l’Europe y compris de la FGTE-CFDT se sont réunis à Sofia, en Bulgarie, pour participer à l’« ETF Youth Winter School », organisée par la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF). Cet événement, partie intégrante du projet européen « Delivering Fair Transport For All », a offert une plateforme unique pour la formation, le partage d’expériences et les échanges autour des enjeux actuels du mouvement syndical européen.

Lancement sous le signe du leadership et de l’engagement

L’école d’hiver a débuté par une séance d’ouverture marquée par les discours inspirants de Livia Spera, secrétaire générale de l’ETF, et de plusieurs personnalités bulgares, dont un représentant du ministère de la Jeunesse et Atanas Radev, président du Forum national de la jeunesse. Ces interventions ont donné le ton d’une rencontre dynamique et engagée, qui a abordé de front des sujets essentiels pour l’avenir du travail et de la justice sociale.

Des débats autour des enjeux actuels des travailleurs

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Les droits des travailleurs des plateformes ont été au cœur des discussions, avec une analyse approfondie des défis posés par les plus de 500 plateformes opérant en Europe. Il a été souligné que 55 % des travailleurs des plateformes gagnent moins que le salaire minimum, un constat préoccupant dans un secteur où les jeunes représentent une part significative de la main-d’œuvre, avec une moyenne d’âge de 34 ans. La récente directive européenne sur les travailleurs des plateformes a été saluée comme une avancée, obtenue grâce à l’action des syndicats, avec en exemple la campagne réussie du syndicat danois 3F pour un accord d’entreprise.

La lutte contre l’extrême droite a été abordée lors d’une séance interactive innovante sous forme d’« Escape Game ». Les participants ont réfléchi à des stratégies concrètes pour contrer l’influence de l’extrême droite au sein des syndicats et au-delà. Des experts, comme Nicoletta Grieco (CGIL, Italie), Anika Taschke (RLS, Allemagne) et Tom Shannon (CES), ont exposé les défis posés par la normalisation du discours raciste et populiste, souvent en contradiction avec les droits des travailleurs, citant par exemple l’attaque de 2021 contre le siège de la CGIL à Rome qui a donné naissance à un réseau syndical antifasciste.

L’inclusion des LGBTQIA+ : un enjeu central pour les syndicats

Le dernier jour de l’université d’hiver a mis l’accent sur l’inclusion des personnes LGBTQIA+ au sein du monde du travail. Josef Maurer (ETF) et Florentine Iancu (UNI-SEEOC) ont proposé des outils pratiques pour moderniser les structures syndicales et intégrer des politiques inclusives. Marco Rafolt (EVG, Allemagne) et Sara Tripodi (FILT CGIL, Italie) ont discuté de l’importance des syndicats dans la promotion de la diversité, évoquant notamment l’accord d’entreprise signé en décembre 2024 avec Telepass en Italie, garantissant des congés parentaux égaux pour les couples traditionnels et LGBTQIA+.

Une formation dynamique pour une communication plus efficace

Les jeunes syndicalistes ont également participé à des ateliers pratiques, notamment sur la rédaction d’articles de presse, la production de podcasts et la réalisation de vidéos. Ces formations ont permis de doter les participants de compétences essentielles pour mieux communiquer et diffuser les valeurs et actions syndicales, renforçant ainsi leur influence auprès des travailleurs européens.

Un avenir syndical porté par la jeunesse

Le thème central de l’événement, « Les jeunes syndicalistes ne sont pas seulement l’avenir, mais aussi le présent », a été souligné par Céline Ruffié (FGTE-CFDT), présidente du Comité des jeunes de l’ETF et de la CES. Elle a insisté sur l’importance de créer des ponts entre les jeunes travailleurs du secteur du transport, afin de construire une solidarité collective au-delà des frontières, des secteurs et des défis. L’université d’hiver a permis aux jeunes de s’engager activement, de renforcer les liens entre différents mouvements et de se préparer à affronter les défis du futur.

Conclusion : Une jeunesse déterminée à transformer le monde du travail

L’université s’est clôturée par une séance de retour d’expérience où les participants ont partagé leurs réflexions et projets d’action pour mettre en pratique les enseignements reçus. Les jeunes syndicalistes se sont ralliés derrière le slogan : « La jeunesse en action, des syndicats plus forts pour tous ! ». Ces quelques jours à Sofia ont ainsi marqué le début d’une nouvelle dynamique syndicale, portée par une génération prête à s’engager pour un monde du travail plus juste, plus inclusif et plus solidaire.

Solidarité transnationale ETF

La FGTE CFDT soutient la mobilisation des syndicats belges contre les attaques sur les droits à pension : comme un air de déjà vu très récent pour les travailleurs français !

La Fédération Générale des Transports et de l’Équipement (FGTE) CFDT exprime tout son soutien aux syndicats belges ACV-CSC et UBT-FGTB qui se mobilisaient dans les rues pour défendre leurs droits à pension face aux attaques portées par la coalition gouvernementale en Belgique, surnommée « Arizona »[1].

Une mobilisation sans précédent : 30 000 personnes rien qu’à Bruxelles !

Les syndicats belges, ACV-CSC et UBT-FGTB affiliés de ETF et de l’ITF, ont organisé une grande journée de mobilisation pour protester contre les réformes envisagées par le gouvernement. Celui-ci prévoit, entre autres, de nouvelles restrictions concernant l’âge de la retraite et les conditions d’accès aux pensions, dans un contexte économique de plus en plus tendu. Cette réforme, surnommée « Arizona », est perçue par de nombreux travailleurs comme une tentative de réduire les droits des citoyens au bénéfice d’une logique purement économique.

En Belgique, tout comme en France, la pension est un droit fondamental acquis par les générations passées. Les réformes proposées risquent de remettre en cause cet acquis social, en augmentant notamment le nombre d’années de travail nécessaires pour obtenir une pension pleine et en reculant l’âge de départ à la retraite.

La FGTE CFDT, solidaire des travailleurs belges

Le message de solidarité envoyé par la FGTE CFDT est clair : une réforme des pensions ne peut se faire au détriment des plus vulnérables, des travailleurs, des femmes et des jeunes qui ont besoin de certitudes pour planifier leur avenir. La solidarité entre syndicats européens est plus que jamais essentielle pour faire face aux politiques d’austérité et défendre les acquis sociaux.

Il est impératif que les travailleurs se mobilisent ensemble pour défendre ce qui fait la force de nos sociétés : des systèmes de retraite justes, équitables et solidaires. Que ce soit en Belgique ou en France, il est clair que l’avenir des pensions doit se décider en concertation avec les travailleurs.

Des revendications communes pour un avenir plus juste

Les manifestations de ce jour en Belgique ont réuni des milliers de travailleurs et de citoyens. ACV-CSC et UBT-FGTB revendiquent non seulement le maintien des pensions telles qu’elles existent aujourd’hui, mais également des améliorations substantielles pour les travailleurs les plus précaires, ceux ayant des carrières longues, ou les femmes, qui sont souvent les plus affectées par les inégalités dans l’accès aux droits à pension.

Prochain RDV pour les travailleurs Belges : le 13 février 2025 !


[1] Elle fait référence aux couleurs du drapeau de l’Arizona : jaune pour les nationalistes flamands de la N-VA, bleu pour les libéraux de l’open Vld et du MR, orange pour le CD&V et le cdh et rouge pour les socialistes du PS et du sp.a.