Chapeau: Nous ne sommes plus à l’aube d’un constat mais très proche d’une réalité. Depuis plusieurs années, nous constatons une diminution importante du nombre de salariés des compagnies aériennes. Cette diminution se fait essentiellement sur les personnels au sol.

Alors que la CFDT représente près de 20 % des salariés du personnel au sol, nous pourrions être amenés à disparaître, car le volume des salariés PN (personnel navigant) sera dans les prochaines années, sans doute supérieures aux salariés au sol, ce qui est déjà le cas pour plusieurs d’entre elles.
Le constat est clair : la CFDT n’existe quasiment pas dans le monde PNC (plus de 20 600 salariés, dont plus 17 000 dans le Groupe Air France). Les dernières élections Air France ont révélé que tous les syndicats ayant en leur sein plusieurs catégories du personnel (PS, PNT, PNC) sont tous passés sous la barre des 10 % chez les personnels navigants (SUD, CGT, CFTC et CFDT).
Seuls les syndicats ayant créé des branches métiers sont au-dessus de 10 % (SNPNC FO, UNSA PNC, UNAC CGC). La CFDT représente chez les PNC aujourd’hui 3 % chez Air France, 0 % chez easyJet, 0 % chez Transavia, 0 % chez Corsair, 0 % chez XL Airways et dans la nouvelle entité que sera HOP Air France le résultat sera proche de 0 également.
Sur les PNT (pilotes) environ 7 700 salariés, dont 4 500 dans le Groupe Air France, la CFDT est totalement inexistante dans toutes les compagnies aériennes. Aujourd’hui, de plus en plus de pilotes s’élèvent contre les positions du SNPL, mais aucune solution n’existe.
La CFDT, avec son axe réformiste, peut et doit être une réponse au syndicat SNPL. Au vu de ce constat, il devient urgent d’agir, afin que la CFDT reste représentative dans le transport aérien. La structuration de nos syndicats actuels (SPASAF, SNTA) ne permet pas de faire entendre la voix de la CFDT auprès de ces catégories de salariés. Et alors que dans le transport aérien le taux de syndicalisation est relativement élevé, la CFDT ne trouve pas sa place dans le monde PN.
La contrainte législative nous impose la création d’un syndicat spécifique PNT
La création de syndicats spécifiques nationaux devient obligatoire pour les PNT. Concernant le syndicalisme CFDT au sein d’ADP, il n’est plus possible de rester immobile, avec un résultat aux dernières élections de la CFDT de 2 %. Alors que notre syndicalisme devrait trouver sa place chez le personnel d’ADP, composé essentiellement de cadres, il convient de constater que la CFDT n’y arrive pas. Nous devons proposer une nouvelle solution pour ces salariés. Celle-ci passe par la création d’un grand syndicat sur les aéroports : le SNTAA.
Modifications des structures existantes
- La CFDT Groupe Air France SPASAF : un champ statutaire dédié aux salariés du sol, de ses filiales et de ses sous-traitants.
- Le SPASAP deviendra le SNTAA, avec l’intégration d’Aéroports de Paris, les personnels du sol des compagnies aériennes autres que du Groupe Air France, les sous-traitants de ces compagnies et les gestionnaires d’aéroport.
- La CFDT SNTA deviendrait le SNTA-PNT, avec un champ exclusivement PNT.
- La création du PNC CFDT a vu le jour le 12 février 2016.
- Le SPAC ne se verrait pas impacté de modification statutaire.
Les premiers tests seront les élections chez Aigle Azur le mois prochain
Avec une population de 580 salariés répartis 200 personnel au sol, 110 PNT et 270 PNC, notre nouvelle organisation devrait nous permettre d’être représentatif alors qu’aujourd’hui nous n’existons pas dans cette compagnie. Au-delà de la représentativité, nous souhaitons devenir un acteur incontournable dans cette entreprise.
Focus sur la situation actuelle chez HOP : le rapprochement des entités Britair, Réginal et Airlinair montre un impact double du syndicalisme que nous connaissons. Avant, chacun avait son petit périmètre syndical. Aujourd’hui, nos équipes sont impactées par la fusion, mais aussi par notre projet syndical, et il n’est pas facile de gérer la fusion d’un côté et de remettre en cause le syndicalisme que nous connaissions tous depuis 20 ans. La réorganisation de nos champs syndicaux entraine un bouleversement dans l’organisation. Cette peur de l’inconnu jumelée à la peur de la fusion des trois entreprises met à mal les nerfs des uns et des autres. Mais c’est grâce à la cohésion du projet et la volonté de faire émerger une CFDT forte que nous allons pouvoir réussir ce pari. Chez Hop, il nous faudra atteindre les 300 voix sur l’ensemble de l’entreprise. Ce projet sera sans aucun doute relevé par nos équipes qui auront appris en l’espace de quelques semaines à surmonter cette double difficulté. Résultat fin juin.