Chapeau: Philippe, auparavant conducteur à Nancy et ancien adhérent CFDT, travaille depuis plusieurs années dans le réseau de Sète. Il a décidé de reprendre contact avec le SNTU pour créer une section CFDT.

Il s’est rendu compte que les syndicats présents au sein de l’entreprise n’apportaient pas de plus value.
Suite au dernier appel d’offres de délégation de service public (DSP), la gestion du réseau est confiée au groupe Carpostal.
Dans ce nouveau contrat, il est prévu de réorganiser les lignes.
Comme lors de toute réorganisation, le CE et le CHSCT auraient dû être vigilants mais cela n’a pas été le cas. Les élus au CE se contentent de gérer les oeuvres sociales et oublient leur rôle économique.
Les élus du CHSCT semblent tout aussi incompétents, allant jusqu'à demander des sanctions envers un salarié, suite à une enquête qu'ils ont eux-mêmes diligentée.
La première rencontre entre la CFDT et le directeur laissait présager un dialogue social convenable mais nous avons vite déchanté. 24 heures avant la réunion de négociation du protocole électoral, nous avons reçu un appel téléphonique du directeur souhaitant reporter la négociation arguant que les décrets liés à la loi Rebsamen n’avaient été publiés. Le SNTU refusait le report puisque la direction avait eu le temps nécessaire pour s’organiser. Le directeur l’a très mal pris en nous accusant de ne plus être dans le dialogue. Curieuse manière de retourner une situation qu’il a lui-même créée. La CFDT a rappelé que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude et qu’il devait assumer ses actes.
Los des élections professionnelles, la CFDT s’était modestement fixée comme objectif d’être représentative. La section a remporté 2 sièges sur 5, et a dépassé les 30%. Nous pouvons jouer notre rôle de syndicalistes revendicatifs.
Ce que nous avons fait lors des négociations annuelles obligatoires, qui ont été l’occasion de voir que la DSP a sans doute été négociée au rabais.
CarPostal propose une augmentation du point 100 de 0,3% ! Les organisations syndicales ont décidé de convoquer les salariés à une assemblée générale pour décider d’une grève. La CFDT va demander au secrétaire du CE (FO) d’inscrire à l’ordre du jour une expertise du contrat de délégation pour en mesurer l’impact économique et social.
La pression exercée, avec menace de recourir à la grève, a porté ses fruits. La direction est revenue à la table des négociations avec des propositions acceptables : augmentation du point 100 de 0,7%, prime exceptionnelle de 120€ bruts, renégociation d'un accord d’intéressement et révision des conditions de travail.
Sète étant réputée pour ses jouteurs, la section CFDT a su faire entendre raison à la direction pour faire évoluer de manière concrète le social.
La section SNTU-CFDT