Chapeau: Il y a quelques semaines, face à la pénurie de médecins, les élus d’une commune des Côtes d’Armor avait annoncé le recrutement d’un druide. Quelle bonne idée, surtout en ce moment ! On redécouvre les vertus des soins par les plantes, alors que, dans le même temps, certains pontes de la médecine en sont réduits à signer des pétitions contre le prix des médicaments anti-cancer, jugés exorbitants et qui pourraient, à terme, menacer l’équilibre du système de santé.

Si, par la suite, le druide s’est révélé être un intermitant du spectacle (ce qui a d’ailleurs valu l’ire de la confrérie des Druides), ce canular a au moins eu le mérite de mettre l’accent sur un problème majeur qui touche toujours plus de monde : les déserts médicaux.
Les déserts médicaux désignent des zones du territoire dont la concentration de professionnels et d’établissements de santé est insuffisant par rapport aux besoins et à la réalité démographique du territoire.
Cette désertification médicale touche particulièrement — pour des raisons de plus faible attractivité — les zones rurales, le Nord de la France ainsi que les banlieues des grandes villes. Si, globalement, la France ne manque pas de médecins (334 médecins pour 100 000 habitants pour une situation critique fixée à 250 pour 100 000), les praticiens sont, en fait, mal répartis. En conséquence, certains patients sont toujours à la recherche de médecins traitants ; les délais d’attente pour les spécialistes sont extrêmement longs et se traduisent, parfois, par un renoncement aux soins.
Aujourd’hui, les médecins sont davantage mobilisés pour lutter contre la généralisation du tiers payants et la loi santé que pour permettre l’accès aux soins, sans discrimination, à tous. Ils continuent, avec l’appui de l’ordre des médecins à vouloir une médecine ultra libérale et à vouloir s’installer où bon leur semble. De nombreuses communes en sont arrivées à passer des annonces sur le site le bon coin pour pallier la pénurie de médecins, mais, le bon coin recherché par les médecins, c’est la Côte d’Azur ou la grande ville.
C’est bien l’impôt qui finance la formation des médecins. Il ne serait pas indécent de leur demander, voire d’imposer, de restituer à la collectivité l’investissement consenti. Les médecins sont bien les enfants gâtés de la sécurité sociale. Ils sont organisés en lobbys. Pour l’instant, ça marche pour eux. Pour que ça marche pour nous, il faudra bien trouver des solutions pour que chaque citoyen retrouve ses droits en matière d’accès aux soins. Il faudra prendre les mesures efficaces et non pas celles qui consistent à arroser les déserts ou à prêcher dans le désert...
Tout ce qui touche à la santé et à l’accès aux soins préoccupe la CFDT et tout particulièrement la CFDT Retraités.