Le 12/11/2025 par La rédaction

Les 29 et 30 octobre 2025, à Bruxelles, le Comité des Femmes de la Fédération Européenne des Travailleurs des Transports (ETF) s’est réuni pour définir ses priorités à venir pour faire avancer l’égalité, la sécurité et la dignité des femmes au travail. La FGTE-CFDT y a pris part activement.

Des constats alarmants, mais une volonté commune

Les premiers résultats de l’enquête européenne menée par l’ETF ont rappelé l’ampleur du problème : 74 % des femmes travaillant dans les transports déclarent avoir été victimes de violences ou de harcèlement sur leur lieu de travail. Les témoignages recueillis révèlent la réalité quotidienne des agressions verbales, du sexisme, des atteintes à la dignité et de l’absence de réponse adéquate de la part des employeurs. Toutes les délégations ont insisté sur le même point : la violence n’est pas une fatalité du métier, mais un échec collectif auquel il faut répondre par des actions fortes.

Violence must not be part of the job : un mot d’ordre européen

Le slogan de la nouvelle campagne de l’ETF a résonné tout au long des débats. Les revendications sont claires : les employeurs doivent agir concrètement, en coopération avec les syndicats, pour garantir un environnement de travail sûr.  L’Union européenne doit adopter une directive contraignante pour prévenir et éradiquer les violences et le harcèlement dans le secteur des transports, et tous les États membres doivent ratifier et appliquer la Convention 190 de l’OIT sur un monde du travail sans violence ni harcèlement.

L’égalité salariale, un droit non négociable

Invitée à la plénière, Isabelle Schömann, secrétaire générale adjointe de la CES, a rappelé que l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale n’est pas négociable. La directive européenne sur la transparence salariale doit désormais être transposée sans être édulcorée, afin de garantir des salaires équitables et d’en finir avec les discriminations économiques.

Face à la montée de l’extrême droite, défendre les droits fondamentaux

Les discussions ont aussi abordé un sujet préoccupant : la montée de l’extrême droite et des discours antiféministes à travers l’Europe. Les participantes ont alerté sur les attaques répétées contre les droits des femmes, notamment le droit à l’avortement, la remise en cause de l’égalité de genre et la banalisation de propos sexistes dans le débat public. Le mouvement syndical doit être un rempart contre ces reculs, en affirmant haut et fort que les droits des femmes sont des droits fondamentaux. Cette vigilance partagée s’est accompagnée d’un appel à renforcer les alliances européennes pour défendre une Europe sociale, solidaire et égalitaire, face aux dérives réactionnaires.

De Women in Rail (les femmes dans le ferroviaire ) à l’ensemble du secteur

Carole Mouchy, représentante FGTE-CFDT

L’exemple de l’accord Women in Rail, signé en 2021 par l’ETF et la CER, a montré la force du dialogue social européen lorsqu’il se traduit en engagements concrets : égalité professionnelle, santé au travail, prévention du harcèlement et équilibre vie pro/vie perso. La FGTE-CFDT plaide pour que cette dynamique s’étende à tous les modes de transport, car la mixité et la sécurité sont des conditions de l’attractivité du secteur.

Une dynamique européenne essentielle

Participer à ce comité, c’est mesurer la force du collectif européen : nos réalités diffèrent, mais nos combats sont les mêmes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’Europe doit agir vite et fort pour garantir la sécurité et la dignité des femmes au travail.