Le 12/11/2025 par La rédaction

À l’occasion de la Journée mondiale du travail décent, des centaines de syndicalistes venus de toute l’Europe se sont réunis ce mardi à Vienne pour appeler l’Union européenne à garantir à chaque travailleur un emploi sûr, équitable et bien rémunéré.
Organisée par la Confédération européenne des syndicats (CES), cette action symbolique et la manifestation de haut niveau ont rassemblé de nombreuses organisations syndicales, dont la FGTE-CFDT, venue représenter la voix des salariés français du transport et de l’environnement.

Depuis 2008, la journée du 7 octobre est l’occasion pour le mouvement syndical international de rappeler que le travail décent reste une condition essentielle de la justice sociale et du progrès économique. Cette année, la mobilisation intervient dans un contexte alarmant : les travailleurs à bas salaire consacrent désormais un tiers de leur revenu au loyer dans la plupart des pays de l’UE, dix millions de salariés supplémentaires ne peuvent plus chauffer correctement leur logement, et les dirigeants des grandes entreprises gagnent en moyenne 110 fois plus que le travailleur moyen.

Face à cette situation, la CES réclame que la future loi européenne sur les emplois de qualité, attendue pour le 1er décembre, tienne ses promesses. Elle demande à la Commission européenne de proposer des mesures législatives concrètes, parmi lesquelles :

  • des investissements dans des emplois de qualité, assortis de conventions collectives solides ;
  • une directive “Just Transition” pour garantir que les transitions écologiques et numériques se fassent sans licenciements massifs ;
  • une régulation de l’intelligence artificielle au travail, respectant le contrôle humain et les droits des salariés ;
  • une directive européenne sur les risques psychosociaux, pour protéger contre le stress, le harcèlement en ligne et l’épuisement professionnel ;
  • et une limitation stricte de la sous-traitance, afin d’assurer une responsabilité partagée tout au long des chaînes de production.

Pour Wolfgang Katzian, président de la CES, « le travail décent est la base de toutes les réussites économiques et sociales de l’Europe ».
De son côté, Tea Jarc, secrétaire confédérale de la CES, a averti que « l’Europe ne peut pas se permettre une nouvelle vague d’austérité et de déréglementation ».

Présente à Vienne, la FGTE-CFDT a réaffirmé son engagement aux côtés des autres syndicats européens pour défendre un modèle social fondé sur la sécurité, la dignité et la participation des travailleurs aux décisions qui les concernent. Pour la fédération, « il est urgent que l’Union européenne tienne sa promesse d’un travail décent, sûr et équitable pour toutes et tous ».

Alors que les transitions écologique et numérique redéfinissent le monde du travail, les syndicats européens espèrent que cette loi sur les emplois de qualité marquera un tournant décisif vers une Europe plus juste et solidaire.