Retour sur l’Université d’hiver des jeunes de l’ETF : Une Nouvelle Génération Syndicale Prête à Agir

Du 16 au 18 décembre, plus de vingt-cinq jeunes syndicalistes venus de toute l’Europe y compris de la FGTE-CFDT se sont réunis à Sofia, en Bulgarie, pour participer à l’« ETF Youth Winter School », organisée par la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF). Cet événement, partie intégrante du projet européen « Delivering Fair Transport For All », a offert une plateforme unique pour la formation, le partage d’expériences et les échanges autour des enjeux actuels du mouvement syndical européen.

Lancement sous le signe du leadership et de l’engagement

L’école d’hiver a débuté par une séance d’ouverture marquée par les discours inspirants de Livia Spera, secrétaire générale de l’ETF, et de plusieurs personnalités bulgares, dont un représentant du ministère de la Jeunesse et Atanas Radev, président du Forum national de la jeunesse. Ces interventions ont donné le ton d’une rencontre dynamique et engagée, qui a abordé de front des sujets essentiels pour l’avenir du travail et de la justice sociale.

Des débats autour des enjeux actuels des travailleurs

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Les droits des travailleurs des plateformes ont été au cœur des discussions, avec une analyse approfondie des défis posés par les plus de 500 plateformes opérant en Europe. Il a été souligné que 55 % des travailleurs des plateformes gagnent moins que le salaire minimum, un constat préoccupant dans un secteur où les jeunes représentent une part significative de la main-d’œuvre, avec une moyenne d’âge de 34 ans. La récente directive européenne sur les travailleurs des plateformes a été saluée comme une avancée, obtenue grâce à l’action des syndicats, avec en exemple la campagne réussie du syndicat danois 3F pour un accord d’entreprise.

La lutte contre l’extrême droite a été abordée lors d’une séance interactive innovante sous forme d’« Escape Game ». Les participants ont réfléchi à des stratégies concrètes pour contrer l’influence de l’extrême droite au sein des syndicats et au-delà. Des experts, comme Nicoletta Grieco (CGIL, Italie), Anika Taschke (RLS, Allemagne) et Tom Shannon (CES), ont exposé les défis posés par la normalisation du discours raciste et populiste, souvent en contradiction avec les droits des travailleurs, citant par exemple l’attaque de 2021 contre le siège de la CGIL à Rome qui a donné naissance à un réseau syndical antifasciste.

L’inclusion des LGBTQIA+ : un enjeu central pour les syndicats

Le dernier jour de l’université d’hiver a mis l’accent sur l’inclusion des personnes LGBTQIA+ au sein du monde du travail. Josef Maurer (ETF) et Florentine Iancu (UNI-SEEOC) ont proposé des outils pratiques pour moderniser les structures syndicales et intégrer des politiques inclusives. Marco Rafolt (EVG, Allemagne) et Sara Tripodi (FILT CGIL, Italie) ont discuté de l’importance des syndicats dans la promotion de la diversité, évoquant notamment l’accord d’entreprise signé en décembre 2024 avec Telepass en Italie, garantissant des congés parentaux égaux pour les couples traditionnels et LGBTQIA+.

Une formation dynamique pour une communication plus efficace

Les jeunes syndicalistes ont également participé à des ateliers pratiques, notamment sur la rédaction d’articles de presse, la production de podcasts et la réalisation de vidéos. Ces formations ont permis de doter les participants de compétences essentielles pour mieux communiquer et diffuser les valeurs et actions syndicales, renforçant ainsi leur influence auprès des travailleurs européens.

Un avenir syndical porté par la jeunesse

Le thème central de l’événement, « Les jeunes syndicalistes ne sont pas seulement l’avenir, mais aussi le présent », a été souligné par Céline Ruffié (FGTE-CFDT), présidente du Comité des jeunes de l’ETF et de la CES. Elle a insisté sur l’importance de créer des ponts entre les jeunes travailleurs du secteur du transport, afin de construire une solidarité collective au-delà des frontières, des secteurs et des défis. L’université d’hiver a permis aux jeunes de s’engager activement, de renforcer les liens entre différents mouvements et de se préparer à affronter les défis du futur.

Conclusion : Une jeunesse déterminée à transformer le monde du travail

L’université s’est clôturée par une séance de retour d’expérience où les participants ont partagé leurs réflexions et projets d’action pour mettre en pratique les enseignements reçus. Les jeunes syndicalistes se sont ralliés derrière le slogan : « La jeunesse en action, des syndicats plus forts pour tous ! ». Ces quelques jours à Sofia ont ainsi marqué le début d’une nouvelle dynamique syndicale, portée par une génération prête à s’engager pour un monde du travail plus juste, plus inclusif et plus solidaire.

Solidarité transnationale ETF

La FGTE CFDT soutient la mobilisation des syndicats belges contre les attaques sur les droits à pension : comme un air de déjà vu très récent pour les travailleurs français !

La Fédération Générale des Transports et de l’Équipement (FGTE) CFDT exprime tout son soutien aux syndicats belges ACV-CSC et UBT-FGTB qui se mobilisaient dans les rues pour défendre leurs droits à pension face aux attaques portées par la coalition gouvernementale en Belgique, surnommée « Arizona »[1].

Une mobilisation sans précédent : 30 000 personnes rien qu’à Bruxelles !

Les syndicats belges, ACV-CSC et UBT-FGTB affiliés de ETF et de l’ITF, ont organisé une grande journée de mobilisation pour protester contre les réformes envisagées par le gouvernement. Celui-ci prévoit, entre autres, de nouvelles restrictions concernant l’âge de la retraite et les conditions d’accès aux pensions, dans un contexte économique de plus en plus tendu. Cette réforme, surnommée « Arizona », est perçue par de nombreux travailleurs comme une tentative de réduire les droits des citoyens au bénéfice d’une logique purement économique.

En Belgique, tout comme en France, la pension est un droit fondamental acquis par les générations passées. Les réformes proposées risquent de remettre en cause cet acquis social, en augmentant notamment le nombre d’années de travail nécessaires pour obtenir une pension pleine et en reculant l’âge de départ à la retraite.

La FGTE CFDT, solidaire des travailleurs belges

Le message de solidarité envoyé par la FGTE CFDT est clair : une réforme des pensions ne peut se faire au détriment des plus vulnérables, des travailleurs, des femmes et des jeunes qui ont besoin de certitudes pour planifier leur avenir. La solidarité entre syndicats européens est plus que jamais essentielle pour faire face aux politiques d’austérité et défendre les acquis sociaux.

Il est impératif que les travailleurs se mobilisent ensemble pour défendre ce qui fait la force de nos sociétés : des systèmes de retraite justes, équitables et solidaires. Que ce soit en Belgique ou en France, il est clair que l’avenir des pensions doit se décider en concertation avec les travailleurs.

Des revendications communes pour un avenir plus juste

Les manifestations de ce jour en Belgique ont réuni des milliers de travailleurs et de citoyens. ACV-CSC et UBT-FGTB revendiquent non seulement le maintien des pensions telles qu’elles existent aujourd’hui, mais également des améliorations substantielles pour les travailleurs les plus précaires, ceux ayant des carrières longues, ou les femmes, qui sont souvent les plus affectées par les inégalités dans l’accès aux droits à pension.

Prochain RDV pour les travailleurs Belges : le 13 février 2025 !


[1] Elle fait référence aux couleurs du drapeau de l’Arizona : jaune pour les nationalistes flamands de la N-VA, bleu pour les libéraux de l’open Vld et du MR, orange pour le CD&V et le cdh et rouge pour les socialistes du PS et du sp.a.