Réunion de la section Dockers de l’ETF à Livourne : le CNTPA-CFDT engagé pour une transition juste et solidaire dans les ports européens

Les dockers membres de la Fédération Européenne des Travailleurs des Transports (ETF) se sont réunis les 3 et 4 juin à Livourne, en Italie, pour deux journées de débats, d’élections et de solidarité syndicale. Après le Monténégro l’an dernier, cette nouvelle rencontre confirme l’importance croissante de l’unité syndicale à l’échelle européenne face aux mutations profondes du secteur portuaire.

Le CNTPA CFDT, actif et mobilisé, était présent à travers la participation de son Secrétaire Général, Franck Gonsse, pour faire entendre la voix des travailleurs portuaires français et porter les revendications de l’ensemble des salarié·es confronté·es à l’automatisation, à l’intelligence artificielle et aux transformations environnementales du secteur.

Automatisation et IA : des défis à relever collectivement

L’introduction accélérée des technologies autonomes et de l’intelligence artificielle dans les ports redéfinit le métier de docker, avec des conséquences majeures :

  • Suppression d’emplois
  • Transformation rapide des compétences
  • Affaiblissement de la représentativité syndicale
  • Précarisation des conditions de travail

Le CNTPA CFDT, aux côtés de ses homologues européens, a insisté sur une ligne claire :

« L’IA est négociable. La technologie ne doit pas affaiblir les travailleurs, mais être mise au service d’un progrès social partagé. »

Une transition juste, avec des garanties pour l’emploi, des droits renforcés et des formations adaptées, est possible si les syndicats agissent de manière solidaire et coordonnée à l’échelle européenne.

Renouvellement de la section ETF Dockers : une dynamique européenne renforcée

Cette réunion a également été l’occasion de renouveler une partie de la direction de la section dockers de l’ETF. Deux élues ont rejoint l’équipe :

  • Maren Ulbrich (ver.di, Allemagne), élue deuxième vice-présidente
  • Fatma Nur Bademli Akkaya (Liman-İş Sendikası, Turquie), représentante des femmes

Le CNTPA CFDT se félicite de ce renforcement de la représentativité syndicale féminine dans les ports, trop souvent invisibilisée.

Débats stratégiques : politique portuaire, climat et sécurité

Les membres ont aussi débattu des grands dossiers d’avenir :

  • Les politiques portuaires européennes et leur impact sur les conditions de travail
  • L’introduction du Système d’Échange de Quotas d’Émission (SEQE) et ses conséquences économiques et sociales pour les ports
  • La sécurité au travail, toujours un enjeu central

Sur tous ces sujets, le CNTPA-CFDT a rappelé la nécessité de garantir l’équité sociale dans toutes les transitions et de placer les travailleurs au cœur des décisions politiques européennes.

Solidarité avec les dockers ukrainiens

En clôture de ces deux jours, une pensée émue et solidaire a été adressée aux dockers d’Odessa, frappés par une attaque au missile contre le terminal HHLA. Deux travailleurs portuaires ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessés.

L’ETF, avec le soutien de toutes ses organisations membres dont le CNTPA- CFDTcondamne fermement cette violence et exige des gouvernements européens des actions concrètes pour faire cesser la guerre. La fédération a réaffirmé son engagement pour la paix et la sécurité de tous les travailleurs.

CNTPA CFDT : une voix forte dans l’Europe portuaire

Le message porté à Livourne est clair :

« Le futur du travail dans les ports européens se joue maintenant, et nous devons le construire ensemble. »

Le CNTPA CFDT, pleinement investi au sein de l’ETF, continuera d’œuvrer pour :

  • Une automatisation socialement maîtrisée
  • Des droits renforcés pour tous les dockers
  • Une formation continue adaptée aux mutations
  • Une solidarité concrète entre les travailleurs d’Europe

Plus que jamais, la voix des dockers doit être forte, unie et écoutée dans la construction du port de demain.

FIT-CISL 2025 : Un congrès pour guider le changement

Le XIIIe Congrès national de la FIT-CISL (Fédération italienne des transports), intitulé « Guidiamo il Cambiamento – Ad Maiora », s’est tenu du 27 au 30 mai 2025 en Sardaigne, marquant l’aboutissement d’un cycle de congrès régionaux entamé en février. Ce congrès a réuni des délégués de toute l’Italie pour discuter des défis contemporains du secteur des transports, de la logistique et des services publics, tout en renouvelant les instances dirigeantes de la fédération. La FGTE-CFDT a pu avoir le plaisir d’être conviée par son homologue italien avec qui, elle a depuis juin 2024 signé un accord de coopération.

Une transition vers l’avenir du travail

Sous le slogan « Guidiamo il Cambiamento », le congrès a mis l’accent sur la nécessité pour le syndicat de s’adapter aux évolutions rapides du monde du travail. Les interventions ont souligné que ce n’est pas la technologie qui doit dicter les conditions de travail, mais bien les travailleurs eux-mêmes.

Thèmes abordés :

Les discussions ont porté sur plusieurs enjeux majeurs :

  • Sécurité et conditions de travail : Améliorer la sécurité des travailleurs, notamment dans les secteurs du transport public et de la logistique, en réponse aux préoccupations croissantes concernant les agressions et les conditions de travail difficiles.
  • Infrastructures et mobilité durable : Plaidoyer pour des investissements dans les infrastructures de transport, notamment en Sardaigne, afin de soutenir une mobilité durable et efficace.
  • Rôle du syndicat dans la société : Renforcer le rôle du syndicat en tant qu’acteur social engagé, en mettant l’accent sur la solidarité, la justice sociale et la participation active des travailleurs dans les décisions qui les concernent.

Renouvellement des instances dirigeantes

Le congrès a également été l’occasion de renouveler les instances dirigeantes de la FIT-CISL. Des élections ont eu lieu dans plusieurs régions.

Nous tenons à féliciter l’équipe dirigeante fraichement élue et plus particulièrement son secrétaire général : Salvatore Pellecchia.

Perspectives pour l’avenir

À l’issue de ce congrès, la FIT-CISL s’engage à poursuivre son action en faveur d’un travail de qualité, d’une mobilité durable et d’une société plus juste. Le syndicat mettra en œuvre les résolutions adoptées lors du congrès pour répondre aux défis actuels et futurs, en restant fidèle à ses valeurs de solidarité et de défense des droits des travailleurs.

Photo des représentants internationaux- UGT (Espagne), Roberto Parillo (CSC Transcom),  Céline Ruffie (FGTE-CFDT), Luigi Mansi (Responsable international – FIT-CISL).

Journée internationale des personnels navigants commerciaux : Célébrons les travailleurs du ciel !

Le 31 mai, la Journée internationale des personnels navigants commerciaux (PNC) est l’occasion de célébrer ces travailleuses et travailleurs essentiels à la sécurité, au confort et au bon déroulement des vols. Pour le syndicat UNPNC CFDT, cette journée ne se limite pas à une reconnaissance symbolique : c’est aussi un moment pour mettre en lumière les enjeux professionnels, sociaux et économiques auxquels sont confrontés ces salariés.

Derrière le sourire, une réalité exigeante

Les PNC sont souvent perçus à travers une image lisse et glamour. Pourtant, la réalité de leur métier est tout autre : horaires décalés, fatigue chronique, stress opérationnel, risques pour la santé, sans oublier l’exposition croissante aux comportements agressifs de certains passagers. À cela s’ajoutent des conditions de travail parfois précaires, en particulier chez les compagnies low-cost, avec des contrats atypiques, une instabilité géographique et une pression constante sur les performances.

Une journée pour revendiquer des droits

La Journée internationale des PNC est un moment clé pour rappeler que les droits des navigants ne doivent pas être sacrifiés au nom de la rentabilité. Nous revendiquons au niveau européen (ETF) et international (ITF) : le respect des temps de repos réglementaires, la lutte contre les abus contractuels, une meilleure protection sociale et médicale, la reconnaissance des risques professionnels spécifiques, la revalorisation salariale.

Solidarité internationale

Le caractère international de cette journée permet également de renforcer les liens entre syndicats de différents pays et de promouvoir une harmonisation des droits au niveau mondial. Dans un secteur aussi mondialisé que l’aviation, la solidarité entre PNC, quel que soit leur pavillon, est un levier essentiel pour résister aux pratiques de dumping social.

Conclusion

Le 31 mai n’est pas qu’une journée de célébration, c’est aussi un moment de mobilisation. Pour les syndicats membres de ITF et ETF dont est membre l’UNPNC-CFDT, c’est l’occasion de rappeler que les PNC ne sont pas de simples “ambassadeurs du ciel”, mais des salarié·es qualifié·es, dévoué·es, qui méritent des conditions de travail dignes, stables et sécurisées. La reconnaissance passe aussi par des actes concrets, et cette journée est là pour le rappeler.

Mois des Fiertés : Unis dans nos fiertés, solidaires dans nos droits

À la FGTE-CFDT, nous représentons la diversité du monde du transport : du rail à la route, de l’aérien au maritime, de la logistique aux réseaux urbains.

 Mais au-delà des métiers, nous portons aussi une autre diversité : celle des identités, des parcours, des histoires de vie. À l’occasion du Mois des Fiertés, nous affirmons une conviction simple et forte :
un syndicat utile est un syndicat qui défend toutes les formes de dignité.

Unis dans nos fiertés, solidaires dans nos droits : ce slogan n’est pas qu’un mot d’ordre. C’est un engagement, un cap, une alerte aussi. Car aujourd’hui encore, les droits des personnes LGBT+ sont fragiles, attaqués, bafoués. Et nous ne pouvons pas faire comme si cela ne nous concernait pas.

Face à la haine, notre solidarité

Les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre existent partout, y compris dans nos entreprises. Elles prennent la forme de moqueries, d’isolement, de plafonds de verre invisibles ou de propos haineux. Elles touchent des collègues, des proches, parfois nous-mêmes.

Et dans le monde, la situation est encore plus grave :

         •       En Hongrie, des lois stigmatisent les personnes LGBT+ et restreignent leur visibilité dans les médias ou l’éducation allant même jusqu’à interdire la marche des fiertés cette année au titre que cela est qualifié de « préjudiciable pour les enfants ». C’est une violation grave des droits humains et les participants risquent des amendes, les organisateurs la prison et même la reconnaissance faciale est autorisée pour les tracer et les identifier.

         •       Aux États-Unis, des dizaines d’États multiplient les attaques contre les droits des personnes trans, les familles LGBT+ ou les contenus éducatifs inclusifs.

Ces attaques ne sont pas isolées. Elles font partie d’un projet autoritaire, identitaire, réactionnaire. Celui qui rêve de sociétés fermées, figées, uniformes. Le même projet politique qui s’en prend aux syndicats, aux femmes, aux migrant·es, à la liberté de la presse, au droit de grève. Le même qui prospère en désignant des coupables au lieu de construire des solutions.

  • En Colombie, nous comptons 164 meurtres de personnes appartenant à la communauté LGBT+ selon le dernier rapport de l’ONG Caribe Afirmativo. Et l’impunité règne : 86% des enquêtes bloquent au 1er stade.
  • Au Royaume Uni, la définition légale du genre se restreint.
  • En Géorgie, une loi anti « propagande LGBT+ » bloque les avancées.

Le dernier rapport Rainbow Map&Index d’Ilga-Europe révèle que plusieurs pays européens, dont la France, reculent sur les droits des personnes LGBT+.

Être syndicaliste, c’est être du côté des droits

Dans ce contexte, le rôle des syndicats est plus crucial que jamais. Nous ne pouvons pas laisser la haine ou l’indifférence grignoter les principes fondamentaux du vivre-ensemble. C’est pourquoi, à la FGTE-CFDT, nous :

         •       Formons nos équipes aux enjeux LGBT+ au travail,

         •       Agissons contre toutes les discriminations dans les entreprises,

         •       Portons la voix de toutes et tous dans les négociations,

         •       Soutenons les marches des fiertés et les initiatives locales pour l’égalité.

Parce que la lutte syndicale ne s’arrête pas à la fiche de paie. Elle englobe le droit de chaque personne à vivre librement, dignement, sans peur ni placard.

La fierté comme acte de résistance

Le Mois des Fiertés, ce n’est pas une fête communautaire réservée à quelques-uns. C’est un acte de mémoire, un cri d’alerte et un geste d’espoir.
C’est rappeler que les droits ne sont jamais définitivement acquis. Qu’ils se conquièrent, se défendent et se transmettent.
Et que dans cette bataille, le syndicalisme a un rôle essentiel à jouer.

Ensemble, faisons bloc

Nous, militantes et militants de la FGTE-CFDT, affirmons haut et fort :

🔶 Nous sommes aux côtés de toutes celles et ceux qui vivent leur identité avec fierté.

🔶 Nous refusons les reculs autoritaires qui visent à diviser et faire taire.

🔶 Nous faisons du monde du travail un lieu d’égalité et de respect.

Unis dans nos fiertés, solidaires dans nos droits.

Aujourd’hui, demain, et chaque fois que la dignité humaine sera en jeu.

Démarrage de la 5ème réunion de la Commission tripartite spéciale sur la MLC 2006 à Genève au BIT !

Cette semaine, à l’OIT, gouvernements, armateurs et représentants des gens de mer sont réunis pour faire vivre la Convention du travail maritime MLC 2006.

Objectif : garantir des conditions de vie et de travail dignes pour les gens de mer à travers le monde.

Au programme :

– Évaluation de l’application de la MLC

* nouveaux amendements sur les temps d’embarquement (post-Covid)

– Discussions sur les enjeux actuels du secteur maritime

* fatigue des gens de mer

* harcèlement et discrimination

* permission à terre

–  Nouvelles propositions pour améliorer la protection des marins

Thierry LE GUEVEL, Secrétaire Général de l’UFM CFDT, faisait partie de la délégation officielle internationale des gens de mer (ITF), présente pour porter la voix des marins et défendre leurs droits avec détermination dans le cadre tripartite de l’OIT.

Une belle dynamique de solidarité internationale ! à travers les valeurs de l’ITF et de l’UFM CFDT. Ici, notre engagement syndical prend tout son sens… au vu des conditions minimales contenues dans la MLC 2006 que nous améliorons pas à pas….

NÉGOCIATION NATIONALE SUR LES CLASSIFICATIONS DES SALARIÉS

Revendications pour l’amélioration des conditions de rémunération dans le cadre de la négociation de branche sur les classifications des salariés

Après 2 ans de travail technique, pour définir les emplois repères, les critères de la grille de classifications ainsi que les niveaux, et après 26 réunions de travail paritaire, la grille de classifications dites mixte commence à voir le jour.

Il reste encore du travail avant de finaliser un accord et les revendications techniques seront traitées en Commission Paritaire de Négociation, avec un premier projet de grille et de coefficient qui sera présenté par le syndicat patronal (l’UTPF) le 8 juillet 2025. Il est prévu au calendrier une réunion de négociation tous les mois jusqu’à la fin de l’année afin de finaliser la négociation.

Les représentants du Syndicat National des Transports Urbains (SNTU-CFDT), ont exposés leurs revendications en termes de rémunérations et revendications techniques dans le cadre de la négociation de branche sur la nouvelle grille de classifications :

  • Portabilité de l’ancienneté dans la branche professionnelle.
  • Mise en place d’un 13ᵉ mois conventionnel.
  • Harmonisation de la grille d’ancienneté avec des paliers équitables pour tous les salariés :

* 25 % après 25 ans d’ancienneté,

* 30 % après 30 ans,

* 35 % après 35 ans.

  • Augmentation des coefficients de 5 points pour chaque emploi.
  • Revalorisation des coefficients pour les emplois en tensions notamment la conduite et les services techniques.
  • Mise en place d’un déroulement de carrière structuré garantissant :
  • Une évolution basée sur la qualité du travail, l’expérience, la formation et la transmission des savoirs.
  • Des évolutions garanties par des taquets en temps et contrôlées par une commission dédiée.
  • Encadrement clair des classifications et de leurs impacts avec un guide détaillé.
  • Intégration d’une Commission de suivi pour garantir l’application de l’accord de branche et des accords d’entreprises qui seront déclinés.
  • Réduction des Cadres PMAD et maintien des droits liés à l’ancienneté.
  • Mise en place de critères de poly compétence avec reconnaissance et valorisation des diplômes et titres professionnels.
  • Définition de niveaux planchers pour les AM et cadres afin d’assurer une équité salariale.
  • Création d’emplois repères pour les fonctions supports et techniques.
  • Renégociation et actualisation des classifications tous les 5 ans pour s’adapter aux évolutions du métier.

Il faut noter que le SNTU CFDT, CGT et CFE CGC ont été assidus lors de ces groupes de travail
ainsi qu’en négociation.
FO et UNSA l’ont été beaucoup moins depuis le début de la négociation.
Avec un point d’orgue pour la réunion du 10 février 2025, UNSA absente, FO pas de revendications !
Prochaine étape, le 8 juillet pour une première proposition d’accord de la part du syndicat patronal.
A suivre…

Les Défis du Transport de Fonds et Valeurs : Analyse et Perspectives CFDT

Les réseaux Bancaires

La situation du Transport de fonds et valeurs est particulièrement anxiogène. Le dossier 2SF, la baisse drastique de la circulation des flux fiduciaires, les recompositions bancaires interrogent, non seulement, l’avenir des salarié(es) du Transport de fonds et valeurs, mais également, probablement à moyen terme, l’avenir des compagnies elles-mêmes.

Pour l’analyse CFDT, nous assistons avec la constitution de la société « cash services » à une nouvelle forme de rivalité à travers une concurrence systémique qui interroge à plus d’un titre, l’avenir physique des murs d’argent et des agences bancaires, la circulation et le traitement du cash, mais également d’une certaine manière plus républicaine, l’aménagement du territoire, la liberté de consommation de nos concitoyens, l’avenir des Associations diverses du Pays et la vie courante des personnes les plus fragiles de notre société mondialisée. Les révolutions technologiques et l’arrivée de l’intelligence artificielle avec notamment l’augmentation des banques en ligne sont très inquiétantes.

Des dossiers sont également à traiter

Des dossiers sont également à traiter, bien entendu, les salaires conventionnels et notamment les primes de risque avec l’accélération de la dangerosité des métiers du transport de fonds et valeurs, mais également l’accompagnement de la pénibilité avec un compte C2P et des facteurs de risque qui prennent sérieusement en compte la situation de salarié(es) chaque jour en situation de « Real Risk »ou, sans être exhaustif, des travailleurs et des travailleuses soumis à des métiers en milieu ultra-confinés.

Sur le projet passerelle

Fort de ces constats, il semble convenir d’accélérer le pas sur non seulement une GEPP sectorielle de qualité, mais également sur le dossier passerelle accompagné par la CFDT et plus globalement le besoin de diversification nécessaire des activités de sécurité.

Le processus vital du transport de fonds est engagé. La mission du « groupe d’étude sécurité privée » de l’Assemblée Nationale peut être une opportunité sociale et financière pour assurer le devenir des sociétés de transports sécurisés et de par là même l’avenir de nombreux salarié(es).

La circulation du cash va Imposer aux compagnies le fait de devoir se diversifier !

Concernant Loomis

  • Le Comité Central

Concernant Loomis, un Comité Central se tiendra la semaine prochaine.

Sans être exhaustif, pour la CFDT, les attentes sont importantes sur la demande d’une information de qualité sur les dossiers en cours et des indicateurs prospectifs sur le projet industriel de l’Entreprise.

Si les enjeux sociaux et économiques sont importants, ils demandent clairement des engagements sur la rénovation d’un dialogue social de qualité dans un climat responsable, respectueux, serein et apaisé.

Si les services de Sécurité Interne doivent bien entendu exercer leurs missions, pour la CFDT, c’est avant tout, la pédagogie qui doit primer et non la sanction systématique souvent synonyme d’humiliation individuelle voir de menace de licenciement.

  • Pour la CFDT

Enfin, pour la CFDT, l’opératif à envisager pour encadrer les départs volontaires, encourager les différentes mobilités, …. est probablement à créer collectivement en s’inspirant des différents véhicules existants (sans doute un combo responsable RCC/PSE/GEPP/ … ).

Ces projets ne pourront. à notre sens. ne se réaliser qu’à la condition d’un projet plus global avec des mesures sociales incitatives, dans le cadre d’une Responsabilité Sociétale de l’Entreprise avec un haut degré de qualité et des investissements adaptés.

L’annonce de la perte du CA Nord va compliquer la gestion de ce pacte social.

Concernant les attaques

Concernant les attaques de la semaine passée en Allemagne et celle de ce week-end à Toulouse, l’unité d’action auprès des services du ministère de l’Intérieur est plus que nécessaire, pour non seulement, règlementer les transports d’objets et métaux précieux mais pour continuer à suivre les différentes Commissions Départementales de Sécurité.

Les Accidents de la vie

Enfin, il semble important de traiter les accidents de ta vie avec une protection sociale de haute qualité, actualisée, notamment, sur la prévoyance et particulièrement sur les maladies redoutées. La contribution du secteur au Fonds de Haut Degré de Solidarité (FHDS) se doit d’être Interrogée.

Intervention Kamal El Jaouhari-Réunion Dialogue social européen sectoriel* Route du 27 Mars 2025

Je me présente, Kamal EL JAOUHARI, responsable en charge du secteur du transport routier de marchandises pour notre organisation syndicale, UF Route de la FGTE CFDT, première organisation en France et dans le secteur route.

Tout d’abord je tenais à remercier les représentants de RTDD (Road Transport Due Diligence) pour leur présentation et d’avoir mis en évidence les pratiques du groupe HEGELMANN, qui contribuent au dumping social et appauvrissent les salariés français, européens mais aussi les salariés extracommunautaires qui se voient exploités et même victimes d’esclavage moderne.

Concernant HEGELMANN, nous avons récemment était alerté sur une des filiales du groupe, qui a exploité des conducteurs originaires du Zimbabwe, ceux-ci ont voulu contester leurs conditions de travail et leu salaire qui était bien en dessous de ce qui était prévu (700 euros au lieu de 1500 euros).

Cette filiale a intimidé ses salariés en sabotant les véhicules, récupérant les remorques de force et laissant ceux-ci dans les véhicules sans chauffage et sans pouvoir bien évidemment se déplacer car même leur badge autoroute était désactivé et donc sans vivres.

Notre organisation syndicale, a tout de suite réagi pour leur porter assistance. Mais aussi, nous avons saisi les services de l’état, le ministère des Transports, l’inspection du travail, la DREAL et ELA (Européen Labour Authority)

Ces actions se sont révélées efficaces car les services de la DREAL ont verbalisé sur les trois véhicules en France, pour environ 24000 euros. Une audition des trois conducteurs a été faite par l’inspection du travail afin de d’étudier les conditions de travail du groupe HEGELMANN et ses filiales respectives.

Nous tenons à remercier ETF de nous avoir alerté sur le sujet et bien sûr à la fondation RTDD qui a mené les négociations auprès de l’entreprise.

Pour conclure, que doit-on faire collectivement ? l’ETF doit coordonner les organisations syndicales européennes sur ce sujet, particulièrement dans une période où la commission a une tendance à la dérégulation avec le paquet Omnibus sous couvert de simplication. Nous avons besoin de régulation mais surtout de contrôle pour garantir le respect de l’application du paquet mobilité afin que ces situations cessent de se reproduire.

Merci.

*La réunion du dialogue social sectoriel est une réunion tripartite en présence des représentants des employeurs du secteur, de la commission européenne et des syndicats européens du secteur

Un Escape Game sur l’extrême droite à l’université d’hiver des jeunes de l’ETF

Interview de Camille Paganelli-Participante FGTE-CFDT à l’Escape Game sur l’extrême droite organisé lors de l’université d’hiver des jeunes de l’ETF

1.     Peux-tu nous expliquer brièvement en quoi consistait l’Escape Game sur l’extrême droite et comment il s’intégrait dans le programme de l’université d’hiver de l’ETF à Sofia ?

Il faut tout d’abord comprendre que ETF a toujours eu à cœur de mettre en avant une solidarité syndicale afin de lutter contre l’extrême droite. Un manifeste a été construit et édité dans ce sens, puis traduit dans plusieurs langues pour toucher le plus grand nombre d’affiliés.

L’Escape Game est pour moi, une continuité dans la défense des droits de chacun qu’ETF pousse au quotidien. En intégrant ce jeu engagé à leur formation contre l’extrême droite, ETF a trouvé une manière ludique de faire participer tous leurs stagiaires à une forme de réflexion autour du sujet.

Ce jeu s’articulait sous plusieurs formes d’ateliers à résoudre en équipe :

  • De nombreuses images de personnes politiques, de grèves, d’expressions imagées, devaient être jumelées à des citations ou des textes.
  • Des objets présentés sur une table devaient être associées à des phrases.
  • Avec l’aide d’un texte lu, le groupe devait retracer le parcours d’un migrant du pays quitté au pays d’arrivée en s’articulant autour de la difficulté des émotions vécues par cette personne et les parcours étaient parfois bouleversant.

2.     Quels aspects de l’extrême droite étaient abordés dans cet Escape Game, et en quoi cela va-t-il contribué à une meilleure compréhension du phénomène en Europe aujourd’hui ?

On peut y déceler 3 catégories majeures abordées lors de cet Escape Game :

  • HISTOIRE :

L’Histoire nous enseigne la dangerosité qu’un gouvernement d’extrême droite peut engendrer pour un pays, avec évidemment, les conséquences sociales et sociétales néfastes que cela apporte.

  • POLITIQUE :

Chaque gouvernement d’extrême droite en place était mis en lumière. Cela permettait d’identifier et d’échanger sur les figures actuelles présentes dans nos pays respectifs, et de mettre en exergue les similitudes de programme entre les différentes nations représentées.

  • SYNDICAT :

Des images des différents mouvements mis en place dans les pays où l’extrême droite est déjà au pouvoir étaient affichées. La lutte syndicale dans le combat contre l’extrême droite est fondamentale, primordiale, et nécessaire pour que l’opposition soit totale. Cela fait partie de notre ADN syndicale notamment à la CFDT.

3.     Comment as-tu trouvé l’interaction entre la dimension ludique du jeu et la réflexion politique autour de l’extrême droite ? Penses-tu que cette méthode était efficace pour sensibiliser les participants ?

La dimension ludique permet d’impliquer tout le monde pleinement sur un sujet de nos jours banalisé dans nos sociétés.

Le jeu, en lui-même, crée des débats et apporte une dimension de compréhension et d’engagement. On ne voit pas le temps passer alors que le sujet est en lui-même extrêmement sérieux.

4.     Quelles réactions ou discussions ont émergé parmi les participants après l’Escape Game ? As-tu ressenti une prise de conscience particulière concernant les dangers de l’extrême droite ?

Les échanges ont permis à postériori de partager les anecdotes locales de chacun sur les politiques actuelles de nos pays respectifs.

Je me souviens d’une conversation avec une affiliée italienne qui répondait à ma question naïve « As-tu vu ton pays changé depuis l’arrivée au pouvoir de Meloni ? » elle m’a répondu que l’atmosphère était irrespirable tant la perte de liberté au quotidien était palpable.

5.     Comment, selon toi, les syndicats devraient-ils aborder la question de l’extrême droite dans leurs actions quotidiennes et dans leurs campagnes politiques ?

Je pense, à titre personnel, que la lutte contre l’extrême droite devrait être au centre des débats quotidiens. Pour cela, il faudrait sensibiliser de ses dangers l’ensemble des affiliés avec des formations qualitatives et une communication adéquate.

Pour la défense des travailleurs, pour les droits sociaux, pour un salaire équitable, pour la protection des avantages, pour une vraie diversité, pour une fin des politiques d’austérité, il faut connaitre les risques de ce genre de gouvernement et les combattre.

Approche de deux directives européennes, CS3D et CSRD

La RSE qui relève du « droit mou » est abordée en « droit dur » par ces deux directives, CS3D et CSRD. Sans compter la question de la transposition qui doit mobiliser les organisations syndicales nationales et le projet Omnibus de la Commission, les termes utilisés devront sans doute faire l’objet de précisions judiciaires.

« Ce sera un combat, et il sera ennuyeux », a dit un jour un ancien dirigeant de la Banque mondiale, concernant la lutte contre les dérèglements climatiques. Pour lui en effet, une transition économique ne pourra se réaliser sans véritable comptabilité sérieuse de ce qui est durable et de ce qui ne l’est pas. Et la tâche s’avère complexe…

D’autant plus que le projet OMNIBUS risque de minorer largement la portée de ces dispositifs et ce sous la pression de l’extrême-droite et de la droite.

La Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CS3D) et la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) sont deux dispositions législatives européennes. Elles visent à renforcer la responsabilité des entreprises en matière de durabilité.

  • CS3D introduit des obligations dites de « diligence raisonnable » pour les entreprises. Celles-ci les obligent à identifier, prévenir et atténuer les impacts négatifs sur les droits de l’homme et l’environnement dans leurs chaînes d’approvisionnement.
  • CSRD se concentre sur la transparence et la communication des informations relatives à la durabilité, exigeant des entreprises qu’elles publient des rapports détaillés sur leurs performances en matière de durabilité.

Les deux directives sont complémentaires. Elles se distinguent par leurs objectifs et leur portée.

La directive européenne « CS3D » en raison de son acronyme anglais, Corporate Sustainability Due Diligence Directive reprend les obligations suivantes :

  • Exercer une « diligence raisonnable » – un processus visant à identifier et prévenir ou atténuer les préjudices potentiels aux personnes et à la planète – arrêter et remédier aux préjudices survenus.
  • Dans ce contexte de diligence raisonnable, les entreprises doivent viser : 
    • Les préjudices ou risques pour les personnes et l’environnement, pas pour elles-mêmes.
    •  Les préjudices déjà survenus et ceux qui pourraient survenir à l’avenir.
    • Les préjudices causés dans leurs propres opérations et dans celles des entreprises qui leur sont liées partout dans leurs opérations (en amont et en aval).
    • Prévenir les dommages futurs sans se contenter de réparer les préjudices passés.
    • Traiter les risques distincts et croisés auxquels sont exposées les personnes en raison de leurs caractéristiques individuelles ou de leur appartenance à des groupes vulnérables ou marginalisés.
  • S’engager concrètement avec les communautés et les travailleurs touchés, y compris dans le cadre de la diligence raisonnable. Les entreprises doivent s’efforcer d’éliminer les obstacles à l’engagement des personnes.
  • Éviter de causer des préjudices ou d’y contribuer, et traiter et remédier à ces préjudices lorsqu’ils se produisent.
  • Aider à prévenir ou à atténuer les préjudices en matière de droits de l’homme directement liés à leurs activités, même si elles ne sont pas à l’origine de ces préjudices ou n’y contribuent pas.

La CSRD (pour Corporate Sustainability Reporting Directive) est une directive européenne entrée en vigueur début 2024. Elle va obliger les grandes entreprises à publier un rapport annuel sur leur durabilité. Les critères sont environnementaux, sociaux, et de gouvernance (ESG).

  • De l’usage des ressources matérielles à la pollution, en passant par les travailleurs et la biodiversité, les grandes entreprises vont devoir publier des données. Elles le feront au titre de la transparence sur les risques induits par leurs activités sur leur environnement.
  • Par extension, cela concernera aussi les risques auxquelles elles sont exposées, en ce compris dans leur chaîne de valeur, c’est-à-dire au niveau de leurs fournisseurs, et même une fois leurs produits ou services vendus à leurs clients.
  • La CSRD remplace la NFRD – Non Financial Reporting Directive, en place depuis 2017, et qui concernait 11.000 entreprises dans l’Union européenne. Le champ d’application de la CSRD est beaucoup plus large. Dorénavant, 55.000 entreprises européennes seront directement concernées.

Les directives CSRD et CS3D diffèrent principalement par leur champ d’application et leur approche de la matérialité.

  • La CSRD se concentre sur la chaîne de valeur de l’entreprise. De ce fait, les entreprises doivent rendre compte de leur impact environnemental, social et de gouvernance (ESG) tout au long de leur chaîne de valeur, incluant les parties prenantes, fournisseurs, sous-traitants et autres partenaires.
  • En revanche, la CS3D se concentre davantage sur la chaîne d’activités. Elle impose aux entreprises d’identifier et de prévenir les impacts négatifs sur les droits de l’homme et l’environnement qui découlent directement de leurs propres activités et de celles de leurs filiales, dans certains cas, de leurs relations commerciales établies.
  • De plus, la CS3D est axée sur la matérialité d’impact, c’est-à-dire l’impact réel ou potentiel des activités de l’entreprise sur les personnes et l’environnement.
  • À l’inverse, la CSRD inclut la matérialité financière, c’est-à-dire l’impact des questions ESG sur la performance financière de l’entreprise.
  • Pour mémoire, les critères ESG sont les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, utilisés par des investisseurs potentiels, organismes, ou sociétés afin de leur permettre l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie RSE efficace.

Ainsi, la CSRD adopte une perspective double matérialité qui inclut à la fois l’impact de l’entreprise sur le monde extérieur et l’impact du monde extérieur sur l’entreprise elle-même, tandis que la CS3D est centrée uniquement sur l’impact externe.

Synthétiquement,

  • La CS3D se concentre sur les actions concrètes que doivent conduire les entreprises afin d’ éviter les violations des droits humains et les dommages environnementaux. 
  • La CSRD concerne la manière dont les entreprises communiquent sur leurs pratiques de durabilité.

Ensemble, ces directives visent à créer un cadre plus responsable et transparent pour les entreprises en Europe. Mais la Commission freine aujourd’hui des quatre fers sous la pression de l’extrême droite et de la droite et la portée de ces directives pourrait être considérablement réduite.

Dans les deux cas, afin de ne pas rater un point essentiel, l’appui d’un expert est recommandé, au moins pour la première démarche d’analyse.

Annexe

Les European Sustainability Reporting Standards (ESRS) sont des normes européennes de reporting de durabilité établie pour aider les entreprises à mieux comprendre et communiquer leur impact environnemental, social et de gouvernance (ESG).

Ces normes font partie intégrante de la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), adoptée par l’Union Européenne pour renforcer la transparence des pratiques durables des entreprises et pour guider celles-ci vers une économie plus verte et inclusive.

L’objectif des ESRS est de fournir un cadre de structuration des informations de durabilité, comparable et applicable à toutes les entreprises opérant dans l’UE.

Ils doivent permettre aux entreprises de :

  • Comprendre et gérer leurs impacts ESG : cela inclut l’impact de leurs activités sur le climat, les ressources naturelles, la biodiversité, et les communautés.
  • Aligner leur modèle d’affaires avec les objectifs environnementaux et sociaux de l’UE : cela vise notamment la neutralité carbone et la réduction de la pollution.
  • Informer les parties prenantes et les investisseurs : les informations collectées permettent de prendre des décisions éclairées sur la durabilité des entreprises.