Mois des Fiertés : Unis dans nos fiertés, solidaires dans nos droits

À la FGTE-CFDT, nous représentons la diversité du monde du transport : du rail à la route, de l’aérien au maritime, de la logistique aux réseaux urbains.

 Mais au-delà des métiers, nous portons aussi une autre diversité : celle des identités, des parcours, des histoires de vie. À l’occasion du Mois des Fiertés, nous affirmons une conviction simple et forte :
un syndicat utile est un syndicat qui défend toutes les formes de dignité.

Unis dans nos fiertés, solidaires dans nos droits : ce slogan n’est pas qu’un mot d’ordre. C’est un engagement, un cap, une alerte aussi. Car aujourd’hui encore, les droits des personnes LGBT+ sont fragiles, attaqués, bafoués. Et nous ne pouvons pas faire comme si cela ne nous concernait pas.

Face à la haine, notre solidarité

Les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre existent partout, y compris dans nos entreprises. Elles prennent la forme de moqueries, d’isolement, de plafonds de verre invisibles ou de propos haineux. Elles touchent des collègues, des proches, parfois nous-mêmes.

Et dans le monde, la situation est encore plus grave :

         •       En Hongrie, des lois stigmatisent les personnes LGBT+ et restreignent leur visibilité dans les médias ou l’éducation allant même jusqu’à interdire la marche des fiertés cette année au titre que cela est qualifié de « préjudiciable pour les enfants ». C’est une violation grave des droits humains et les participants risquent des amendes, les organisateurs la prison et même la reconnaissance faciale est autorisée pour les tracer et les identifier.

         •       Aux États-Unis, des dizaines d’États multiplient les attaques contre les droits des personnes trans, les familles LGBT+ ou les contenus éducatifs inclusifs.

Ces attaques ne sont pas isolées. Elles font partie d’un projet autoritaire, identitaire, réactionnaire. Celui qui rêve de sociétés fermées, figées, uniformes. Le même projet politique qui s’en prend aux syndicats, aux femmes, aux migrant·es, à la liberté de la presse, au droit de grève. Le même qui prospère en désignant des coupables au lieu de construire des solutions.

  • En Colombie, nous comptons 164 meurtres de personnes appartenant à la communauté LGBT+ selon le dernier rapport de l’ONG Caribe Afirmativo. Et l’impunité règne : 86% des enquêtes bloquent au 1er stade.
  • Au Royaume Uni, la définition légale du genre se restreint.
  • En Géorgie, une loi anti « propagande LGBT+ » bloque les avancées.

Le dernier rapport Rainbow Map&Index d’Ilga-Europe révèle que plusieurs pays européens, dont la France, reculent sur les droits des personnes LGBT+.

Être syndicaliste, c’est être du côté des droits

Dans ce contexte, le rôle des syndicats est plus crucial que jamais. Nous ne pouvons pas laisser la haine ou l’indifférence grignoter les principes fondamentaux du vivre-ensemble. C’est pourquoi, à la FGTE-CFDT, nous :

         •       Formons nos équipes aux enjeux LGBT+ au travail,

         •       Agissons contre toutes les discriminations dans les entreprises,

         •       Portons la voix de toutes et tous dans les négociations,

         •       Soutenons les marches des fiertés et les initiatives locales pour l’égalité.

Parce que la lutte syndicale ne s’arrête pas à la fiche de paie. Elle englobe le droit de chaque personne à vivre librement, dignement, sans peur ni placard.

La fierté comme acte de résistance

Le Mois des Fiertés, ce n’est pas une fête communautaire réservée à quelques-uns. C’est un acte de mémoire, un cri d’alerte et un geste d’espoir.
C’est rappeler que les droits ne sont jamais définitivement acquis. Qu’ils se conquièrent, se défendent et se transmettent.
Et que dans cette bataille, le syndicalisme a un rôle essentiel à jouer.

Ensemble, faisons bloc

Nous, militantes et militants de la FGTE-CFDT, affirmons haut et fort :

🔶 Nous sommes aux côtés de toutes celles et ceux qui vivent leur identité avec fierté.

🔶 Nous refusons les reculs autoritaires qui visent à diviser et faire taire.

🔶 Nous faisons du monde du travail un lieu d’égalité et de respect.

Unis dans nos fiertés, solidaires dans nos droits.

Aujourd’hui, demain, et chaque fois que la dignité humaine sera en jeu.

Démarrage de la 5ème réunion de la Commission tripartite spéciale sur la MLC 2006 à Genève au BIT !

Cette semaine, à l’OIT, gouvernements, armateurs et représentants des gens de mer sont réunis pour faire vivre la Convention du travail maritime MLC 2006.

Objectif : garantir des conditions de vie et de travail dignes pour les gens de mer à travers le monde.

Au programme :

– Évaluation de l’application de la MLC

* nouveaux amendements sur les temps d’embarquement (post-Covid)

– Discussions sur les enjeux actuels du secteur maritime

* fatigue des gens de mer

* harcèlement et discrimination

* permission à terre

–  Nouvelles propositions pour améliorer la protection des marins

Thierry LE GUEVEL, Secrétaire Général de l’UFM CFDT, faisait partie de la délégation officielle internationale des gens de mer (ITF), présente pour porter la voix des marins et défendre leurs droits avec détermination dans le cadre tripartite de l’OIT.

Une belle dynamique de solidarité internationale ! à travers les valeurs de l’ITF et de l’UFM CFDT. Ici, notre engagement syndical prend tout son sens… au vu des conditions minimales contenues dans la MLC 2006 que nous améliorons pas à pas….

NÉGOCIATION NATIONALE SUR LES CLASSIFICATIONS DES SALARIÉS

Revendications pour l’amélioration des conditions de rémunération dans le cadre de la négociation de branche sur les classifications des salariés

Après 2 ans de travail technique, pour définir les emplois repères, les critères de la grille de classifications ainsi que les niveaux, et après 26 réunions de travail paritaire, la grille de classifications dites mixte commence à voir le jour.

Il reste encore du travail avant de finaliser un accord et les revendications techniques seront traitées en Commission Paritaire de Négociation, avec un premier projet de grille et de coefficient qui sera présenté par le syndicat patronal (l’UTPF) le 8 juillet 2025. Il est prévu au calendrier une réunion de négociation tous les mois jusqu’à la fin de l’année afin de finaliser la négociation.

Les représentants du Syndicat National des Transports Urbains (SNTU-CFDT), ont exposés leurs revendications en termes de rémunérations et revendications techniques dans le cadre de la négociation de branche sur la nouvelle grille de classifications :

  • Portabilité de l’ancienneté dans la branche professionnelle.
  • Mise en place d’un 13ᵉ mois conventionnel.
  • Harmonisation de la grille d’ancienneté avec des paliers équitables pour tous les salariés :

* 25 % après 25 ans d’ancienneté,

* 30 % après 30 ans,

* 35 % après 35 ans.

  • Augmentation des coefficients de 5 points pour chaque emploi.
  • Revalorisation des coefficients pour les emplois en tensions notamment la conduite et les services techniques.
  • Mise en place d’un déroulement de carrière structuré garantissant :
  • Une évolution basée sur la qualité du travail, l’expérience, la formation et la transmission des savoirs.
  • Des évolutions garanties par des taquets en temps et contrôlées par une commission dédiée.
  • Encadrement clair des classifications et de leurs impacts avec un guide détaillé.
  • Intégration d’une Commission de suivi pour garantir l’application de l’accord de branche et des accords d’entreprises qui seront déclinés.
  • Réduction des Cadres PMAD et maintien des droits liés à l’ancienneté.
  • Mise en place de critères de poly compétence avec reconnaissance et valorisation des diplômes et titres professionnels.
  • Définition de niveaux planchers pour les AM et cadres afin d’assurer une équité salariale.
  • Création d’emplois repères pour les fonctions supports et techniques.
  • Renégociation et actualisation des classifications tous les 5 ans pour s’adapter aux évolutions du métier.

Il faut noter que le SNTU CFDT, CGT et CFE CGC ont été assidus lors de ces groupes de travail
ainsi qu’en négociation.
FO et UNSA l’ont été beaucoup moins depuis le début de la négociation.
Avec un point d’orgue pour la réunion du 10 février 2025, UNSA absente, FO pas de revendications !
Prochaine étape, le 8 juillet pour une première proposition d’accord de la part du syndicat patronal.
A suivre…

Les Défis du Transport de Fonds et Valeurs : Analyse et Perspectives CFDT

Les réseaux Bancaires

La situation du Transport de fonds et valeurs est particulièrement anxiogène. Le dossier 2SF, la baisse drastique de la circulation des flux fiduciaires, les recompositions bancaires interrogent, non seulement, l’avenir des salarié(es) du Transport de fonds et valeurs, mais également, probablement à moyen terme, l’avenir des compagnies elles-mêmes.

Pour l’analyse CFDT, nous assistons avec la constitution de la société « cash services » à une nouvelle forme de rivalité à travers une concurrence systémique qui interroge à plus d’un titre, l’avenir physique des murs d’argent et des agences bancaires, la circulation et le traitement du cash, mais également d’une certaine manière plus républicaine, l’aménagement du territoire, la liberté de consommation de nos concitoyens, l’avenir des Associations diverses du Pays et la vie courante des personnes les plus fragiles de notre société mondialisée. Les révolutions technologiques et l’arrivée de l’intelligence artificielle avec notamment l’augmentation des banques en ligne sont très inquiétantes.

Des dossiers sont également à traiter

Des dossiers sont également à traiter, bien entendu, les salaires conventionnels et notamment les primes de risque avec l’accélération de la dangerosité des métiers du transport de fonds et valeurs, mais également l’accompagnement de la pénibilité avec un compte C2P et des facteurs de risque qui prennent sérieusement en compte la situation de salarié(es) chaque jour en situation de « Real Risk »ou, sans être exhaustif, des travailleurs et des travailleuses soumis à des métiers en milieu ultra-confinés.

Sur le projet passerelle

Fort de ces constats, il semble convenir d’accélérer le pas sur non seulement une GEPP sectorielle de qualité, mais également sur le dossier passerelle accompagné par la CFDT et plus globalement le besoin de diversification nécessaire des activités de sécurité.

Le processus vital du transport de fonds est engagé. La mission du « groupe d’étude sécurité privée » de l’Assemblée Nationale peut être une opportunité sociale et financière pour assurer le devenir des sociétés de transports sécurisés et de par là même l’avenir de nombreux salarié(es).

La circulation du cash va Imposer aux compagnies le fait de devoir se diversifier !

Concernant Loomis

  • Le Comité Central

Concernant Loomis, un Comité Central se tiendra la semaine prochaine.

Sans être exhaustif, pour la CFDT, les attentes sont importantes sur la demande d’une information de qualité sur les dossiers en cours et des indicateurs prospectifs sur le projet industriel de l’Entreprise.

Si les enjeux sociaux et économiques sont importants, ils demandent clairement des engagements sur la rénovation d’un dialogue social de qualité dans un climat responsable, respectueux, serein et apaisé.

Si les services de Sécurité Interne doivent bien entendu exercer leurs missions, pour la CFDT, c’est avant tout, la pédagogie qui doit primer et non la sanction systématique souvent synonyme d’humiliation individuelle voir de menace de licenciement.

  • Pour la CFDT

Enfin, pour la CFDT, l’opératif à envisager pour encadrer les départs volontaires, encourager les différentes mobilités, …. est probablement à créer collectivement en s’inspirant des différents véhicules existants (sans doute un combo responsable RCC/PSE/GEPP/ … ).

Ces projets ne pourront. à notre sens. ne se réaliser qu’à la condition d’un projet plus global avec des mesures sociales incitatives, dans le cadre d’une Responsabilité Sociétale de l’Entreprise avec un haut degré de qualité et des investissements adaptés.

L’annonce de la perte du CA Nord va compliquer la gestion de ce pacte social.

Concernant les attaques

Concernant les attaques de la semaine passée en Allemagne et celle de ce week-end à Toulouse, l’unité d’action auprès des services du ministère de l’Intérieur est plus que nécessaire, pour non seulement, règlementer les transports d’objets et métaux précieux mais pour continuer à suivre les différentes Commissions Départementales de Sécurité.

Les Accidents de la vie

Enfin, il semble important de traiter les accidents de ta vie avec une protection sociale de haute qualité, actualisée, notamment, sur la prévoyance et particulièrement sur les maladies redoutées. La contribution du secteur au Fonds de Haut Degré de Solidarité (FHDS) se doit d’être Interrogée.

Temps libre et mobilités du quotidien : invitée par Forum Vies Mobiles, la FGTE présente ses propositions

Le 3 décembre 2024,  l’association, groupe de réflexion et d’expertise « Forum Vies Mobiles », restituait les résultats de sa dernière enquête participative sur les déplacements et les modes de vie à l’Académie du Climat à Paris. La FGTE-CFDT y était représentée par son secrétaire général pour une table ronde avec Marie Pochon, députée (groupe Ecologistes) et Annelise Avril, directrice des grands réseaux urbains (KEOLIS)

Cette enquête menée auprès de 12000 citoyennes et citoyens portait sur les mobilités liées au temps libre du quotidien : un sujet rarement traité bien qu’il concerne très directement les politiques de transport et de mobilité. Ainsi les Français-es disposent de 36 heures de temps libre par semaine en moyenne mais sur des temps fractionnés et passent autant de temps à se déplacer pour leurs loisirs que pour leur travail. Ils se déplacent toutefois moins loin et plus lentement dans ce cadre (environ 100 km par semaine en moyenne). 82% de ces déplacements sont effectués en proximité à moins de 20 km du domicile. Ces moyennes cachent de fortes disparités en fonction du revenu, de l’âge et surtout du genre, puisqu’une femme avec enfant voit son temps libre se réduire de 25% et les distances parcourues sur son temps libre limitées à une plus grande proximité.

Dans un avis co-rapporté par C. Caillet (CFDT) le Conseil économique social et environnemental (CESE) a pris la mesure d’une forte aspiration sociale à un meilleur équilibre entre temps de travail et temps libre, sans doute renforcée par la crise sanitaire de 2020-2021. Au-delà de cette aspiration générale à ce meilleur équilibre, plusieurs nouvelles modalités d’organisation du travail sont apparues : semaine de quatre jours, télétravail… Dans leur possibilité d’accès comme dans leur adéquation aux diverses situations de travail ces initiatives font l’objet d’appréciations diversifiées de la part des travailleuses et travailleurs. Dans le cadre d’une participation citoyenne réalisée par le CESE auprès de 10600 citoyennes et citoyens, on note par exemple que les plus jeunes générations veulent davantage sanctuariser un temps de déconnexion du travail, tandis que les générations d’actifs les plus anciens acceptent majoritairement une liberté de connexion-déconnexion au travail pour pouvoir s’organiser. Il existe une aspiration au temps libre continu chez les jeunes plus forte que chez les plus anciens qui préfèrent une flexibilité dans l’organisation. Les femmes se retrouvent majoritairement également dans l’aspiration à une plus grande liberté d’organisation mais cette tendance est directement reliable aux contraintes d’organisation plus fortes auxquelles elles restent davantage soumises que les hommes (accompagnement des enfants, exercice de plusieurs emplois à temps partiel…).Il y a donc aussi beaucoup d’inégalités dans l’accès réel au temps libre par l’utilisation de ces nouvelles formes d’organisation du travail et il existe par ailleurs le risque d’une plus forte intensification du travail en cas de concentration des activités sur un temps limité ou sur des possibilités de sollicitations professionnelles non régulées.

L’avis du CESE se garde de promouvoir une solution mais prône plutôt une ouverture de l’ensemble du panel des solutions aux situations réelles du travail en renforçant le dialogue social. Il pointe que la problématique du temps libre s’articule en fait autour de trois objectifs à atteindre par des mesures concrètes :

  • Le Temps libre à protéger : la notion doit être définie et protégée juridiquement car le temps libre et le temps de repos sont 2 notions bien différentes. Or il n’existe qu’une définition négative du temps libre dans le code du travail : tout ce qui n’est pas du temps de travail serait du temps libre ;
  • Le Temps libre à libérer (aides à la garde d’enfants, politiques sociales en direction des aidants : par exemple élargir le spectre des situations qui permettent de s’absenter au titre de l’aidance familiale), partage de responsabilités familiales ; mobilité, logement)
  • Le temps libre à valoriser, celui de l’engagement (prise en compte des compétences acquises au titre des activités associatives ou syndicales, droit à absence ; ).

Le premier objectif passe précisément par une définition explicite pour protéger le temps libre dans le code du travail comme un temps exempt de toute sujétion de l’employeur. Cela supposerait de revoir totalement les critères et conditions de l’astreinte en France, une modalité de travail très répandue dans les transports, qui reste très permissive en France. Pour entrer en conformité avec le droit européen, le recours à l’astreinte devrait être beaucoup plus limité et, s’il continue à être pratiqué, davantage assimilé à du temps de travail effectif.

Enfin l’avis du CESE porte un regard critique sur la tendance à la marchandisation du temps libre notamment par les moyens numériques qui sont susceptibles d’en aliéner une partie. Il s’agit donc de prôner une politique ambitieuse d’accompagnement du temps libre qui facilite l’accès à des loisirs collectifs et émancipateurs (création d’équipements culturels, sportifs, accessibles à tous).

Pour la FGTE, S. Mariani a rappelé ensuite certaines propositions soutenues par la CFDT en matière de mobilités pour favoriser l’accès de toutes et tous à plus de temps libre et une plus grande variété de loisirs.

L’avis du CESE « Quelles solutions pour des mobilités durables et inclusives en zones peu denses ? » montre qu’il n’y a pas de fatalité à une obligation d’utiliser sa voiture pour accéder aux loisirs de son choix et aux moments souhaités. Dans le cadre d’une participation citoyenne qui a réuni 10100 citoyennes et citoyens, l’accès aux loisirs ressort majoritairement en deuxième ou troisième place en fréquence de déplacements quotidiens. 13% des répondant-e-s seulement, plutôt les plus âgés, déclarent ne pas vouloir renoncer à leur voiture pour leurs déplacements quel qu’en soit le motif et même en présence de solutions alternatives. En revanche, à peine 4% estiment que les sorties la nuit ou en soirée sont un obstacle à l’utilisation d’une alternative à la voiture. Au global, cette enquête démontre d’abord une très forte attente pour le rédéveloppement de transports collectifs pour desservir leur territoire.

Parmi les préconisations portées pour répondre mieux à cette attente d’une meilleure accessibilité aux loisirs et aux lieux du temps libre, on peut citer :

  • La nécessité de modifier le code de l’urbanisme et de la construction pour imposer une desserte multimode des équipements de services essentiels (y compris équipements sportifs, culturels…)
  • La mise en place d’un forfait mobilités durables citoyen pour favoriser l’accès de toutes et tous à une offre de mobilités diversifiée en compensant les inégalités liées aux territoires les moins bien desservis,
  • Le redéveloppement des transports collectifs dans le cadre d’une programmation décennale des investissements (dont 40 milliards d’euros pour les mobilités du quotidien en zones peu denses) avec du confort et du service pour que le temps de transport ne soit pas du temps perdu, mais puisse permettre de travailler ou de se distraire ;
  • L’intérêt de promouvoir des expérimentations pratiquées par certaines entreprises pour favoriser l’inclusion de tout ou partie du temps de transport dans du temps de travail effectif (recours au télétravail pendent le temps de trajet…)
  •  La nécessité d’une concertation locale incluant les organisations syndicales (notamment celles représentant les travailleurs du transport) et des citoyens pour mieux faire correspondre la gestion des temps d’activité avec l’organisation des transports à l’échelle d’un bassin de vie ;
  • La nécessité d’un dialogue social territorial et notamment de clauses sociales dans les contrats d’opérateurs passés par les autorités organisatrices de transports pour anticiper et concilier les besoins de la population en flexibilité de l’offre et les attentes des travailleurs des transports (métiers en tension avec horaires décalés, notamment nuits et week-ends…).

La FGTE-CFDT a fait siennes l’ensemble des préconisations des deux avis du CESE qu’elle continuera de porter auprès des pouvoirs publics avec un cap : protéger le temps libre pour toutes et tous, concilier les aspirations légitimes des populations à accéder à un temps libre émancipateur et préserver le droit des travailleurs des transports et de l’environnement à des conditions d’emploi dignes et à une meilleure qualité de vie.

Pour en savoir plus :

Enquête de Forum Vies Mobiles 2024 sur la mobilité liée au temps libre du quotidien 

Avis du CESE sur l’articulation des temps de vie professionnel et personnel

Avis du CESE sur les mobilités durables et inclusives en zones peu denses

UE: entrée en vigueur d’une législation inédite pour encadrer l’IA

De nouvelles dispositions légales, d’origine Union européenne, sont entrées en vigueur depuis le 1/08.

Elles visent, et c’est une première au niveau mondial, à encadrer l’usage de l’intelligence artificielle (IA) en tentant de favoriser l’innovation en Europe tout en limitant les risques et dérives.

La Présidente de la Commission européenne a donné les contours du dispositif :

« Il s’agit du cadre pionnier de l’Europe pour une IA innovante et sûre. Il favorisera le développement d’une IA à laquelle les Européens peuvent faire confiance. Il aidera les PME et les jeunes entreprises européennes à mettre sur le marché des solutions d’IA de pointe. »

Prévues pour entrer en vigueur en 2026, quelques-unes d’entre-elles s’appliqueront dès 2025.

Les contraintes imposées visent à limiter et contenir le risque. Elles sont définies proportionnellement aux dangers que fait courir l’IA à la société.

Le risque est classifié, ainsi les systèmes d’IA légers, ou dont le niveau de risque est jugé limité, ne seront pas soumis à des obligations lourdes au contraire de ceux touchant les sujets stratégiques, l’éducation, les ressources humaines ou le maintien de l’ordre, soumis à des obligations strictes. L’ensemble devra être respecté pour être autorisé dans l’UE.

Par exemple, la machine devra être contrôlée par l’humain, un mode d’emploi technique devra être disponible et un système de gestion du risque opérationnel. Pour autant, les interdictions resteront à la marge et concerneront surtout les applications qui ne respecteraient pas les « codes » européens comme les systèmes de notation citoyenne, de surveillance de masse utilisés en Chine.

Le calendrier débute le 2/02/2025 et les amendes en cas d’infraction peuvent aller jusqu’à 7% du chiffre d’affaires mondial. Les entreprises doivent se préparer dès à présent.

Sont prévues également des règles particulières dédiées aux IA génératives. L’objectif fixé est de s’assurer de la qualité des données utilisées dans la mise au point des algorithmes, le respect des droits d’auteur. Tout le contenu, sons, images et textes, généré artificiellement devra être identifié pour éviter de manipuler l’opinion.

Ce règlement a été définitivement adopté par les 27 Etats membres de l’UE le 21 mai, après son adoption par le Parlement européen à une très large majorité.

A noter la position française, un peu frileuse face à un encadrement lourd et excessif qui menacerait le développement d’un secteur d’avenir.

Volonté du Sénat de restreindre le droit de grève dans les transports : pour la FGTE-CFDT, ça ne passera pas !

Dans une proposition de loi démagogique et scandaleuse, le sénateur centriste H. Marseille a porté l’idée d’une suspension du droit de grève dans les transports pour certaines périodes de l’année, fixées au bon vouloir du Gouvernement… Un texte qui, après de nombreuses modifications, a été adopté par le Sénat ce 9 avril.

La CFDT a été reçue en audition par le  sénateur rapporteur du texte, P. Tabarot, le 29 mars. La FGTE a fait connaître à cette occasion sa position aux Sénateurs sur un texte qu’elle juge à la fois inopportun, inconstitutionnel et incohérent. D’autres secteurs de la FGTE ont été reçus par des groupes politiques la semaine suivante, avant le vote en première lecture, et ont fait également valoir leur opposition absolue et argumentée à ce texte.

La FGTE-CFDT a ainsi indiqué aux sénateurs que si cette initiative se poursuivait, notre organisation la combattrait sans hésitation par tous les moyens légitimes.

1/ Une proposition de loi inopportune

La FGTE rappelle qu’il existe déjà un dispositif très complet d’encadrement du droit de grève dans les secteurs du transport public qui laisse la place à la concertation et à la négociation (alarme sociale 14 jours avant, concertation obligatoire, préavis 5 jours avant, négociation obligatoire, et déclaration individuelle 48 h avant).

Dans un contexte où se développent des revendications catégorielles radicales et non régulées (collectifs de salariés), prétendre imposer une trêve sociale en légiférant pour suspendre le droit de grève est illusoire et dangereux. On a au contraire besoin de plus de dialogue social et de plus d’intermédiation par les syndicats pour pacifier les relations sociales quand elles se tendent. Il s’agirait donc bien plutôt de redonner plus de moyens pour le dialogue social de proximité qui a justement été déshabillé par la dernière réforme du code du travail.

La FGTE rappelle aussi que toutes les tentatives historiques d’interdire ou de contourner le droit de grève en France n’ont jamais fonctionné : lorsque par exemple l’Etat a voulu avoir recours à des réquisitions dans les mines en 1963, pour casser la grève des mineurs, les travailleurs ont quand même cessé le travail massivement malgré les interdictions, rendant les sanctions inapplicables. Plus récemment, on a pu voir l’impuissance du Gouvernement à empêcher les blocages des routes par les agriculteurs. Le fait social s’impose de lui-même : quand un mouvement de travailleurs est massif, l’interdiction légale est très difficile voire impossible à faire respecter par la force.

En revanche, si on veut inciter à une gilet-jaunisation des relations sociales, ce texte est sans doute le meilleur chemin à suivre !

Le moment choisi pour présenter un tel texte semble d’ailleurs totalement inopportun : en plus des légitimes revendications des travailleurs sur leur pouvoir d’achat qui s’expriment par exemple très vivement dans la logistique, le secteur des transports connaît de lourdes transformations :

  • Ouverture à la concurrence ou remise en concurrence (SNCF, RATP, réseau OPTILE, transports urbains, ports de commerce…)
  • Déstabilisation d’acteurs historiques
  • Transition écologique

En outre il existe encore de vives tensions autour de l’organisation des JO 2024 et une très forte opposition des salariés et de leurs organisations à une nouvelle réforme de l’assurance chômage et à une future « loi travail » annoncée pour l’automne.

Enfin le secteur des transports connaît aussi un très important problème d’attractivité des métiers avec des difficultés de recrutement considérables : le déficit prévisionnel de personnel à l’horizon 2030 est estimé à 384 000 salariés dont 45 000 conducteurs de véhicules manquants.  

Pour la FGTE, ça n’est donc certainement pas en ajoutant des contraintes et des sujétions supplémentaires à des personnels qu’on a déjà du mal à trouver qu’on aura une plus grande continuité du service !

La CFDT le redit : la solution à toutes ces problématiques et aux tensions sociales qui en découlent ne réside pas dans l’interdiction et dans la répression. Elle est dans un dialogue social qui fonctionne mieux et qui porte du fruit.

2/ Une proposition de loi inconstitutionnelle et incohérente

La FGTE-CFDT a aussi fait valoir aux sénateurs un certain nombre d’arguments juridiques qui vont très clairement à l’encontre de l’entrée en vigueur d’un tel texte.

Pour la CFDT l’interdiction n’entre pas dans le champ de « la réglementation » du droit de grève prévue par l’article 34 de la Constitution. Ce que le texte propose ici c’est la suspension pure et simple d’une liberté constitutionnelle. Or, réglementer ça n’est pas suspendre ! Une telle disposition n’est donc pas viable.

Par ailleurs ce texte prévoit de déléguer au pouvoir du Gouvernement l’arbitrage et la priorisation entre plusieurs libertés constitutionnelles. Or c’est un domaine strictement réservé à la loi en France. De quel droit le Gouvernement pourrait-il choisir que la liberté de circulation pour les vacances serait supérieure à la liberté de circulation au quotidien pour aller travailler, passer un examen ou aller à l’école ? Pourra-t-on comprendre en fonction des dates choisies que le droit à une vie familiale normale est supérieur à l’occasion d’une fête d’origine chrétienne qu’à l’occasion d’une autre fête ?

Tout cela serait d’une très grande fragilité et confine à l’amateurisme !

Quant aux dispositions répressives initiales -pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement des travailleurs !-, elles étaient de toute évidence disproportionnées au regard de l’objectif poursuivi.  Le principe de la stricte nécessité de la peine (reconnu depuis la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789) se trouvait totalement bafoué dans cette première version du texte qui conduisait à une forme de réquisition générale du personnel au mépris des strictes conditions juridiques de l’exception et de l’urgence dans lesquelles la réquisition peut seulement être envisagée.

Enfin la FGTE-CFDT a pointé auprès des sénateurs l’extrême confusion du texte qui mélange les services commerciaux et les services publics de transport, l’ordre public et le fonctionnement d’un service de transport. Pour justifier de telles mesures exorbitantes, le texte ne prend même pas la peine de qualifier les transports de « service essentiel ».

Et pour cause : si une telle qualification juridique était retenue par la loi, encore faudrait-il peut-être songer à rétribuer ses personnels à la juste mesure du service rendu…

A la suite d’une séance publique laborieuse le 9 avril, la majorité sénatoriale de droite s’est évertuée à tenter de rendre ces dispositions un peu plus présentables : suppression des sanctions pénales, limitation des restrictions aux personnels indispensables au fonctionnement des services, réduction des périodes de suspension du droit de grève…

Peine perdue et objectif manqué pour la FGTE-CFDT : ce texte reste juridiquement inconstitutionnel et socialement inacceptable.

Gageons qu’il n’ira pas plus loin que le Sénat. Dans le cas contraire, la riposte de la FGTE-CFDT sera immédiate et vigoureuse.

Assemblée Générale Mittelwihr

C’est à Mittelwihr, près de Colmar que s’est tenue la douzième Assemblée Générale de l’Union Fédérale des Retraités Transports Environnement. A cette occasion, plus de 50 militants en provenance de toutes les régions de France se sont déplacés pour faire le bilan des années passées (le rapport d’activité) et tracer des perspectives d’avenir (la résolution générale).

Il faut déjà dire que le cadre de travail était idéal puisque nous séjournions en plein vignoble et en pleine période de vendanges.

Pour autant, les deux journées de l’Assemblée Générale, les 3 et 4 octobre 2023 n’ont pas été de trop pour aborder tous les sujets à l’ordre du jour, tant l’actualité était riche en événements, heureux ou malheureux.

Il est bien évident que notre UFR et ses militants se sont inscrits dans les actions menées par la confédération, l’UCR et notre fédération, la FGTE. La crise COVID est venue perturber quelque peu notre fonctionnement, mais nous nous sommes retrouvés nombreux  aux différentes manifestations organisées contre le recul de l’âge légal à 64 ans. Ce fût l’occasion de revoir des vieux copains…perdus de vue et d’en faire adhérer certains.

Notre résolution générale était articulée autour de neufs axes forts dont le pouvoir d’achat, le droit à la santé et à une complémentaire santé, le droit à la mobilité, la formation, la communication le développement et la syndicalisation.

Nous avons d’ailleurs organisé un débat autour du développement et pointé du doigt ce qui pouvait constituer un frein au développement.

Marlène BOISSON représentait l’UCR. Stéphane BOURGEON, secrétaire général de la FGTE était présent ainsi que Michel HUGUES, Eric HUGON et Jean Louis SCHAMBER. Tous nous ont assuré qu’ils nous apporteraient leur soutien actif pour permettre notre développement, source d’avenir et…de survie!

Une Semaine de Formation pour les Jeunes Syndicalistes du Ferroviaire à Èze-sur-Mer : Retour sur la participation de la CFDT-Cheminots !

Du 19 au 23 mai, la ville d’Èze-sur-Mer a accueilli une semaine de formation dédiée aux jeunes syndicalistes du secteur ferroviaire. Organisée par le syndicat allemand EVG (Eisenbahn- und Verkehrsgewerkschaft), cette initiative a été soutenue financièrement par la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF).

Cette rencontre a rassemblé de nombreux jeunes professionnels venus d’Allemagne (EVG), d’Autriche (Vida) et de Suisse (SEV), issus de différentes branches des entreprises ferroviaires et des gestionnaires d’infrastructure.

Des échanges riches et transnationaux

Tout au long de la semaine, les participants ont pu confronter leurs expériences et découvrir les réalités sociales et professionnelles de leurs pays respectifs. Les tables rondes ont permis d’aborder les différences entre les modèles sociaux, tout en identifiant les défis communs rencontrés dans le secteur ferroviaire en Europe.

Parmi les sujets traités figuraient notamment :

  • L’attractivité des métiers ferroviaires
  • Les conditions de travail et les droits sociaux
  • La place des jeunes et des femmes dans les entreprises et dans le dialogue social
  • L’impact de la libéralisation du secteur et l’ouverture à la concurrence

La situation politique européenne n’a pas été oubliée : les débats ont également porté sur la montée des populismes et de l’extrême droite, et sur les attentes de la jeunesse face aux mutations profondes du paysage ferroviaire.

Focus sur la France : réformes et réalités

Grâce à la participation de la CFDT-Cheminots, les collègues étrangers ont pu mieux appréhender les enjeux actuels du secteur ferroviaire français, notamment en ce qui concerne les réformes récentes, l’ouverture à la concurrence et leurs conséquences pour les cheminots.

Des visites de terrain ont enrichi cette semaine : les participants ont découvert le nouveau centre de maintenance de Transdev ainsi que le Poste de Régulation et de Sécurité (PRS) de Nice. Ces immersions ont permis de mieux comprendre, de façon concrète, les réalités du travail ferroviaire en France.

Une dynamique européenne à poursuivre

Cette semaine de formation a été une expérience humaine et professionnelle enrichissante, marquée par la solidarité et l’engagement commun. Elle a permis de renforcer les liens entre jeunes syndicalistes européens, de partager des savoirs, et de construire une vision collective pour l’avenir du secteur ferroviaire.

Un grand merci à l’EVG pour son accueil dans sa maison syndicale et à l’ETF pour son précieux soutien.

Entretien avec Béatrice Lestic, Secrétaire nationale CFDT

Béatrice Lestic, Secrétaire nationale CFDT responsable notamment de la politique en matière de l’égalité  professionnelle et représentante des travailleurs français à l’OIT: « Unis dans nos fiertés, solidaires dans nos droits »

1. Quel constat faites-vous aujourd’hui sur la place des femmes et des minorités dans le monde du travail en Europe ?

L’Europe a progressé, c’est vrai. Les femmes sont plus nombreuses sur le marché du travail, et les personnes gays et lesbiennes y sont plus visibles. Mais cette avancée reste incomplète, inégale et fragile.

Certaines minorités, notamment les personnes trans, sont encore massivement discriminées, surtout à l’embauche. Trop souvent, leur parcours professionnel est marqué par la précarité, l’exclusion ou le rejet.
Et pour celles et ceux qui ont un emploi, la réalité, c’est celle des métiers moins valorisés, moins rémunérés, et d’une double peine sociale.

Les femmes, par exemple, continuent de représenter une large part des travailleuses pauvres… et plus tard des retraitées pauvres. L’égalité salariale reste donc un combat de tous les jours, et non une promesse en l’air.

2. Quel rôle peuvent jouer les syndicats face aux discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre, notamment dans les transports ?

Un rôle clé, incontournable. Le secteur des transports est un parfait révélateur des inégalités. Les métiers sont encore extrêmement genrés : conducteurs de train, chauffeurs de bus ou de poids lourds, pilotes d’avion… Ces postes restent dominés par les hommes. Résultat : les femmes et les personnes LGBT+ y sont sous-représentées, et les métiers à forte présence féminine sont moins reconnus et moins rémunérés.

Il faut casser cette ségrégation professionnelle, ouvrir l’accès à tous les métiers, peu importe le genre. Et ça passe par l’éducation, la formation, l’exemplarité dans les entreprises… et dans les syndicats.

Oui, même dans nos structures syndicales, il y a encore trop peu de femmes et de minorités aux postes de responsabilité. À la CFDT, on agit, on change les choses. Mais il faut aller plus loin, plus vite. L’égalité ne se décrète pas : elle se construit.

3. Comment s’assurer que les politiques d’égalité deviennent réalité, et pas seulement des discours ?

Les lois sont nécessaires, mais elles ne suffisent pas. Il faut des leviers puissants pour que les textes soient appliqués, contrôlés, sanctionnés si besoin. Et ce levier, ce sont les syndicats.

Tant que les organisations syndicales n’investissent pas pleinement ces sujets, qu’elles ne poussent pas à leur application dans les branches, les entreprises, les services, les avancées resteront timides. Trop de lois dorment dans les tiroirs.

La directive européenne sur la transparence salariale, par exemple, est une vraie opportunité. À nous, syndicats, de la transformer en levier pour faire bouger les lignes. Pas demain. Maintenant.

4. Quelles actions prioritaires pour garantir un environnement professionnel sûr et inclusif pour les personnes LGBTQIA+ ?

Première priorité : la tolérance zéro face aux discriminations et aux violences, quelles qu’elles soient — sexistes, sexuelles, homophobes, transphobes. Dans le secteur du transport, les témoignages existent, et souvent ils se taisent. Nous devons créer des environnements de travail où chacun et chacune se sent en sécurité, respecté·e, légitime.

À la CFDT, on agit concrètement : on forme, on sanctionne si nécessaire, et on accompagne. Cette ligne, elle est claire : pas de place pour la haine, l’exclusion ou le mépris.

Mais il faut aussi ouvrir les portes du syndicalisme aux personnes LGBTQIA+. Leur place est dans les équipes syndicales, dans les instances, dans les négociations. C’est par leur engagement, et en les soutenant, qu’on fait progresser l’ensemble du monde du travail.

5. Quelle réponse face à la montée de l’extrême droite ? Et que peuvent faire les syndicats ?

L’extrême droite n’est jamais la solution. Elle est toujours un danger. Pour les droits des travailleurs, pour les femmes, pour les minorités, pour la démocratie.

Partout où elle accède au pouvoir — en Hongrie, en Pologne, aux États-Unis, en Argentine — elle recule les droits, attaque la liberté, stigmatise les personnes LGBTQIA+, remet en cause les droits des femmes. Elle promeut une vision fermée, autoritaire, patriarcale de la société.

À la CFDT, comme à la Confédération Européenne des Syndicats (CES) ou à la Confédération Internationale Syndicale (CSI), notre position est claire : nous combattons l’extrême droite, ses idées, ses discours, ses projets. Elle est incompatible avec les valeurs que nous portons : solidarité, égalité, émancipation.

Le syndicalisme est un rempart démocratique. Il doit le rester, et il doit l’être encore plus fort dans les années à venir.

6. Quel message souhaitez-vous adresser aux personnes LGBTQIA+ qui travaillent dans les transports et qui peuvent encore se sentir isolées ou invisibles ?

Vous n’êtes pas seul·es. Votre place est légitime. Votre voix compte.

Le monde du travail n’est pas toujours un espace sûr, c’est vrai. Mais les choses changent, et vous êtes au cœur de ce changement.
À la CFDT, nous voulons des lieux de travail où chacun·e peut être soi-même, sans avoir à se cacher, sans avoir peur.
Mais cela ne se fera pas sans vous. Engagez-vous. Rejoignez-nous. Poussez les portes. Prenez la parole.

Nous serons là pour vous soutenir, vous écouter, vous défendre. Car un syndicat qui ne défend pas toutes les fiertés, ne défend pas tous les droits. Et nous, à la CFDT, nous sommes unis dans nos fiertés, et solidaires dans nos droits.

Réunion de la section Dockers de l’ETF à Livourne : le CNTPA-CFDT engagé pour une transition juste et solidaire dans les ports européens

Les dockers membres de la Fédération Européenne des Travailleurs des Transports (ETF) se sont réunis les 3 et 4 juin à Livourne, en Italie, pour deux journées de débats, d’élections et de solidarité syndicale. Après le Monténégro l’an dernier, cette nouvelle rencontre confirme l’importance croissante de l’unité syndicale à l’échelle européenne face aux mutations profondes du secteur portuaire.

Le CNTPA CFDT, actif et mobilisé, était présent à travers la participation de son Secrétaire Général, Franck Gonsse, pour faire entendre la voix des travailleurs portuaires français et porter les revendications de l’ensemble des salarié·es confronté·es à l’automatisation, à l’intelligence artificielle et aux transformations environnementales du secteur.

Automatisation et IA : des défis à relever collectivement

L’introduction accélérée des technologies autonomes et de l’intelligence artificielle dans les ports redéfinit le métier de docker, avec des conséquences majeures :

  • Suppression d’emplois
  • Transformation rapide des compétences
  • Affaiblissement de la représentativité syndicale
  • Précarisation des conditions de travail

Le CNTPA CFDT, aux côtés de ses homologues européens, a insisté sur une ligne claire :

« L’IA est négociable. La technologie ne doit pas affaiblir les travailleurs, mais être mise au service d’un progrès social partagé. »

Une transition juste, avec des garanties pour l’emploi, des droits renforcés et des formations adaptées, est possible si les syndicats agissent de manière solidaire et coordonnée à l’échelle européenne.

Renouvellement de la section ETF Dockers : une dynamique européenne renforcée

Cette réunion a également été l’occasion de renouveler une partie de la direction de la section dockers de l’ETF. Deux élues ont rejoint l’équipe :

  • Maren Ulbrich (ver.di, Allemagne), élue deuxième vice-présidente
  • Fatma Nur Bademli Akkaya (Liman-İş Sendikası, Turquie), représentante des femmes

Le CNTPA CFDT se félicite de ce renforcement de la représentativité syndicale féminine dans les ports, trop souvent invisibilisée.

Débats stratégiques : politique portuaire, climat et sécurité

Les membres ont aussi débattu des grands dossiers d’avenir :

  • Les politiques portuaires européennes et leur impact sur les conditions de travail
  • L’introduction du Système d’Échange de Quotas d’Émission (SEQE) et ses conséquences économiques et sociales pour les ports
  • La sécurité au travail, toujours un enjeu central

Sur tous ces sujets, le CNTPA-CFDT a rappelé la nécessité de garantir l’équité sociale dans toutes les transitions et de placer les travailleurs au cœur des décisions politiques européennes.

Solidarité avec les dockers ukrainiens

En clôture de ces deux jours, une pensée émue et solidaire a été adressée aux dockers d’Odessa, frappés par une attaque au missile contre le terminal HHLA. Deux travailleurs portuaires ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessés.

L’ETF, avec le soutien de toutes ses organisations membres dont le CNTPA- CFDTcondamne fermement cette violence et exige des gouvernements européens des actions concrètes pour faire cesser la guerre. La fédération a réaffirmé son engagement pour la paix et la sécurité de tous les travailleurs.

CNTPA CFDT : une voix forte dans l’Europe portuaire

Le message porté à Livourne est clair :

« Le futur du travail dans les ports européens se joue maintenant, et nous devons le construire ensemble. »

Le CNTPA CFDT, pleinement investi au sein de l’ETF, continuera d’œuvrer pour :

  • Une automatisation socialement maîtrisée
  • Des droits renforcés pour tous les dockers
  • Une formation continue adaptée aux mutations
  • Une solidarité concrète entre les travailleurs d’Europe

Plus que jamais, la voix des dockers doit être forte, unie et écoutée dans la construction du port de demain.

FIT-CISL 2025 : Un congrès pour guider le changement

Le XIIIe Congrès national de la FIT-CISL (Fédération italienne des transports), intitulé « Guidiamo il Cambiamento – Ad Maiora », s’est tenu du 27 au 30 mai 2025 en Sardaigne, marquant l’aboutissement d’un cycle de congrès régionaux entamé en février. Ce congrès a réuni des délégués de toute l’Italie pour discuter des défis contemporains du secteur des transports, de la logistique et des services publics, tout en renouvelant les instances dirigeantes de la fédération. La FGTE-CFDT a pu avoir le plaisir d’être conviée par son homologue italien avec qui, elle a depuis juin 2024 signé un accord de coopération.

Une transition vers l’avenir du travail

Sous le slogan « Guidiamo il Cambiamento », le congrès a mis l’accent sur la nécessité pour le syndicat de s’adapter aux évolutions rapides du monde du travail. Les interventions ont souligné que ce n’est pas la technologie qui doit dicter les conditions de travail, mais bien les travailleurs eux-mêmes.

Thèmes abordés :

Les discussions ont porté sur plusieurs enjeux majeurs :

  • Sécurité et conditions de travail : Améliorer la sécurité des travailleurs, notamment dans les secteurs du transport public et de la logistique, en réponse aux préoccupations croissantes concernant les agressions et les conditions de travail difficiles.
  • Infrastructures et mobilité durable : Plaidoyer pour des investissements dans les infrastructures de transport, notamment en Sardaigne, afin de soutenir une mobilité durable et efficace.
  • Rôle du syndicat dans la société : Renforcer le rôle du syndicat en tant qu’acteur social engagé, en mettant l’accent sur la solidarité, la justice sociale et la participation active des travailleurs dans les décisions qui les concernent.

Renouvellement des instances dirigeantes

Le congrès a également été l’occasion de renouveler les instances dirigeantes de la FIT-CISL. Des élections ont eu lieu dans plusieurs régions.

Nous tenons à féliciter l’équipe dirigeante fraichement élue et plus particulièrement son secrétaire général : Salvatore Pellecchia.

Perspectives pour l’avenir

À l’issue de ce congrès, la FIT-CISL s’engage à poursuivre son action en faveur d’un travail de qualité, d’une mobilité durable et d’une société plus juste. Le syndicat mettra en œuvre les résolutions adoptées lors du congrès pour répondre aux défis actuels et futurs, en restant fidèle à ses valeurs de solidarité et de défense des droits des travailleurs.

Photo des représentants internationaux- UGT (Espagne), Roberto Parillo (CSC Transcom),  Céline Ruffie (FGTE-CFDT), Luigi Mansi (Responsable international – FIT-CISL).

Journée internationale des personnels navigants commerciaux : Célébrons les travailleurs du ciel !

Le 31 mai, la Journée internationale des personnels navigants commerciaux (PNC) est l’occasion de célébrer ces travailleuses et travailleurs essentiels à la sécurité, au confort et au bon déroulement des vols. Pour le syndicat UNPNC CFDT, cette journée ne se limite pas à une reconnaissance symbolique : c’est aussi un moment pour mettre en lumière les enjeux professionnels, sociaux et économiques auxquels sont confrontés ces salariés.

Derrière le sourire, une réalité exigeante

Les PNC sont souvent perçus à travers une image lisse et glamour. Pourtant, la réalité de leur métier est tout autre : horaires décalés, fatigue chronique, stress opérationnel, risques pour la santé, sans oublier l’exposition croissante aux comportements agressifs de certains passagers. À cela s’ajoutent des conditions de travail parfois précaires, en particulier chez les compagnies low-cost, avec des contrats atypiques, une instabilité géographique et une pression constante sur les performances.

Une journée pour revendiquer des droits

La Journée internationale des PNC est un moment clé pour rappeler que les droits des navigants ne doivent pas être sacrifiés au nom de la rentabilité. Nous revendiquons au niveau européen (ETF) et international (ITF) : le respect des temps de repos réglementaires, la lutte contre les abus contractuels, une meilleure protection sociale et médicale, la reconnaissance des risques professionnels spécifiques, la revalorisation salariale.

Solidarité internationale

Le caractère international de cette journée permet également de renforcer les liens entre syndicats de différents pays et de promouvoir une harmonisation des droits au niveau mondial. Dans un secteur aussi mondialisé que l’aviation, la solidarité entre PNC, quel que soit leur pavillon, est un levier essentiel pour résister aux pratiques de dumping social.

Conclusion

Le 31 mai n’est pas qu’une journée de célébration, c’est aussi un moment de mobilisation. Pour les syndicats membres de ITF et ETF dont est membre l’UNPNC-CFDT, c’est l’occasion de rappeler que les PNC ne sont pas de simples “ambassadeurs du ciel”, mais des salarié·es qualifié·es, dévoué·es, qui méritent des conditions de travail dignes, stables et sécurisées. La reconnaissance passe aussi par des actes concrets, et cette journée est là pour le rappeler.

Intervention Kamal El Jaouhari-Réunion Dialogue social européen sectoriel* Route du 27 Mars 2025

Je me présente, Kamal EL JAOUHARI, responsable en charge du secteur du transport routier de marchandises pour notre organisation syndicale, UF Route de la FGTE CFDT, première organisation en France et dans le secteur route.

Tout d’abord je tenais à remercier les représentants de RTDD (Road Transport Due Diligence) pour leur présentation et d’avoir mis en évidence les pratiques du groupe HEGELMANN, qui contribuent au dumping social et appauvrissent les salariés français, européens mais aussi les salariés extracommunautaires qui se voient exploités et même victimes d’esclavage moderne.

Concernant HEGELMANN, nous avons récemment était alerté sur une des filiales du groupe, qui a exploité des conducteurs originaires du Zimbabwe, ceux-ci ont voulu contester leurs conditions de travail et leu salaire qui était bien en dessous de ce qui était prévu (700 euros au lieu de 1500 euros).

Cette filiale a intimidé ses salariés en sabotant les véhicules, récupérant les remorques de force et laissant ceux-ci dans les véhicules sans chauffage et sans pouvoir bien évidemment se déplacer car même leur badge autoroute était désactivé et donc sans vivres.

Notre organisation syndicale, a tout de suite réagi pour leur porter assistance. Mais aussi, nous avons saisi les services de l’état, le ministère des Transports, l’inspection du travail, la DREAL et ELA (Européen Labour Authority)

Ces actions se sont révélées efficaces car les services de la DREAL ont verbalisé sur les trois véhicules en France, pour environ 24000 euros. Une audition des trois conducteurs a été faite par l’inspection du travail afin de d’étudier les conditions de travail du groupe HEGELMANN et ses filiales respectives.

Nous tenons à remercier ETF de nous avoir alerté sur le sujet et bien sûr à la fondation RTDD qui a mené les négociations auprès de l’entreprise.

Pour conclure, que doit-on faire collectivement ? l’ETF doit coordonner les organisations syndicales européennes sur ce sujet, particulièrement dans une période où la commission a une tendance à la dérégulation avec le paquet Omnibus sous couvert de simplication. Nous avons besoin de régulation mais surtout de contrôle pour garantir le respect de l’application du paquet mobilité afin que ces situations cessent de se reproduire.

Merci.

*La réunion du dialogue social sectoriel est une réunion tripartite en présence des représentants des employeurs du secteur, de la commission européenne et des syndicats européens du secteur