Assises de la Mer 2025 

Les équipes de l’UFM CFDT étaient  présentes aux des Assises de la Mer 2025 !
Un rendez-vous incontournable pour échanger sur les enjeux du maritime, l’avenir de nos métiers et la transition du secteur.

Points forts :

1°  Le président de la république Emmanuel Macron a réaffirmé les grands enjeux maritimes pour la France : souveraineté, transition énergétique, renouvellement des flottes et formation.
Pour l’UFM CFDT, ces orientations ne pourront réussir qu’avec et pour les travailleurs de la mer :
– Des emplois qualifiés et durables, appuyés sur la formation et la montée en compétences
Des moyens renforcés pour la flotte de pêche, les ports et la marine marchande
Une transition énergétique juste, qui ne laisse personne au bord du quai
Une concertation sociale réelle pour construire l’avenir du maritime, dans toutes ses filières

 

Si la France doit rester une grande puissance maritime ,cela passera aussi par la reconnaissance, la protection et la valorisation de celles et ceux qui font vivre la mer au quotidien 

2° Le  directeur général de l’ENSM, a rappelé l’importance de dépasser les barrières actuelles entre les écoles et les navires afin d’atteindre les objectifs du secteur en matière de formation et de nombre d’officiers.

L’UFM CFDT soutient pleinement cette démarche.
Les compétences de transmission du savoir existent bel et bien à bord, notamment pour certains modules de formation. Il est donc essentiel de renforcer la fluidité et les liens entre les établissements de formation et les équipages embarqués.

Le succès de cette ambition dépendra avant tout des moyens et des financements alloués au secteur maritime.

« Transporter le respect » : l’ETF appelle à en finir avec les violences faites aux femmes dans le secteur des transports

Amsterdam, 30 septembre 2025 – Le Comité des femmes de la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) a réuni aujourd’hui travailleuses et travailleurs du secteur, syndicalistes et décideurs politiques lors d’un séminaire consacré à la lutte contre les violences sexistes et le harcèlement au travail.

Cet événement, intitulé « Transporter le respect : lutter contre les violences sexistes au travail », a mis en lumière une réalité préoccupante : malgré des années de plaidoyer, les violences et le harcèlement envers les femmes restent massivement présents dans le secteur des transports.

  • Des résultats inquiétants

Les premiers résultats de la nouvelle enquête de l’ETF révèlent que près de trois femmes sur quatre (74 %) travaillant dans les transports déclarent avoir été victimes de violences ou de harcèlement sur leur lieu de travail.
Ces chiffres confirment que la violence envers les travailleuses n’est pas un phénomène isolé, mais bien un problème structurel qui mine l’égalité et la sécurité dans le secteur.

La secrétaire générale de l’ETF, Livia Spera, a lancé un appel fort :

« Les violences au travail contre les femmes – et contre tous les travailleurs – doivent cesser. Les témoignages que nous avons entendus aujourd’hui montrent à quel point ces violences poussent les femmes à quitter le secteur. Cela doit changer, d’autant plus que la pénurie de main-d’œuvre s’aggrave : agir contre la violence, c’est aussi agir dans l’intérêt des employeurs. »

  • Langage, pouvoir et résistance

Parmi les interventions marquantes de la journée, Silvia Gonzales, représentante de la FGTE-CFDT, a livré un discours puissant sur le rôle du langage dans la reproduction – ou la remise en cause – des inégalités.

« Les mots façonnent nos pensées et définissent notre réalité. Et notre réalité, aujourd’hui, est sexiste.
Nous devons la combattre, et le faire ensemble. Parce que le sexisme n’est pas anodin : il tue.
Il tue littéralement — comme les crash tests conçus uniquement pour des corps masculins.
Il tue symboliquement — en effaçant les femmes de l’histoire, de la science et de tant d’autres domaines.
Les mots ne sont pas neutres : ils reflètent le pouvoir. Et le pouvoir, lorsqu’il n’est pas remis en question, perpétue l’inégalité.
Le langage n’est pas seulement un outil de communication : c’est un instrument de résistance.
Alors, reconstruisons notre réalité. »

Ses propos ont résonné avec la conférence inspirante de la sociolinguiste Vera Gheno, qui a elle aussi souligné l’importance du langage pour déconstruire les stéréotypes et construire une culture du respect.

  •  Témoignages et actions pour un vrai changement

Le séminaire a également donné la parole à des travailleuses venues de toute l’Europe – du rail, du transport routier, maritime, aérien et urbain – qui ont partagé leurs expériences souvent douloureuses, mais aussi leurs luttes et leurs victoires syndicales.

Une table ronde a ensuite réuni syndicats, décideurs politiques et représentants des institutions européennes autour de solutions concrètes : campagnes de sensibilisation, négociations collectives, adoption de politiques européennes ambitieuses et renforcement des obligations des employeurs.

  • Pour un changement culturel durable

Le message porté par l’ETF est sans équivoque :

« Les conventions collectives peuvent protéger les travailleuses, mais c’est la culture du secteur qui doit évoluer. »

Mettre fin aux violences n’est pas seulement une question de droits des travailleurs : c’est aussi une condition essentielle pour construire un secteur des transports attractif, durable et équitable, où le respect et la sécurité de toutes et tous ne sont plus négociables.

Les syndicats européens de la Confédération européenne des syndicats se mobilisent à Vienne pour exiger une loi sur les emplois de qualité

À l’occasion de la Journée mondiale du travail décent, des centaines de syndicalistes venus de toute l’Europe se sont réunis ce mardi à Vienne pour appeler l’Union européenne à garantir à chaque travailleur un emploi sûr, équitable et bien rémunéré.
Organisée par la Confédération européenne des syndicats (CES), cette action symbolique et la manifestation de haut niveau ont rassemblé de nombreuses organisations syndicales, dont la FGTE-CFDT, venue représenter la voix des salariés français du transport et de l’environnement.

Depuis 2008, la journée du 7 octobre est l’occasion pour le mouvement syndical international de rappeler que le travail décent reste une condition essentielle de la justice sociale et du progrès économique. Cette année, la mobilisation intervient dans un contexte alarmant : les travailleurs à bas salaire consacrent désormais un tiers de leur revenu au loyer dans la plupart des pays de l’UE, dix millions de salariés supplémentaires ne peuvent plus chauffer correctement leur logement, et les dirigeants des grandes entreprises gagnent en moyenne 110 fois plus que le travailleur moyen.

Face à cette situation, la CES réclame que la future loi européenne sur les emplois de qualité, attendue pour le 1er décembre, tienne ses promesses. Elle demande à la Commission européenne de proposer des mesures législatives concrètes, parmi lesquelles :

  • des investissements dans des emplois de qualité, assortis de conventions collectives solides ;
  • une directive “Just Transition” pour garantir que les transitions écologiques et numériques se fassent sans licenciements massifs ;
  • une régulation de l’intelligence artificielle au travail, respectant le contrôle humain et les droits des salariés ;
  • une directive européenne sur les risques psychosociaux, pour protéger contre le stress, le harcèlement en ligne et l’épuisement professionnel ;
  • et une limitation stricte de la sous-traitance, afin d’assurer une responsabilité partagée tout au long des chaînes de production.

Pour Wolfgang Katzian, président de la CES, « le travail décent est la base de toutes les réussites économiques et sociales de l’Europe ».
De son côté, Tea Jarc, secrétaire confédérale de la CES, a averti que « l’Europe ne peut pas se permettre une nouvelle vague d’austérité et de déréglementation ».

Présente à Vienne, la FGTE-CFDT a réaffirmé son engagement aux côtés des autres syndicats européens pour défendre un modèle social fondé sur la sécurité, la dignité et la participation des travailleurs aux décisions qui les concernent. Pour la fédération, « il est urgent que l’Union européenne tienne sa promesse d’un travail décent, sûr et équitable pour toutes et tous ».

Alors que les transitions écologique et numérique redéfinissent le monde du travail, les syndicats européens espèrent que cette loi sur les emplois de qualité marquera un tournant décisif vers une Europe plus juste et solidaire.

À Bruxelles, la voix des femmes du transport s’élève : retour sur la plénière du Comité des Femmes de l’ETF

Les 29 et 30 octobre 2025, à Bruxelles, le Comité des Femmes de la Fédération Européenne des Travailleurs des Transports (ETF) s’est réuni pour définir ses priorités à venir pour faire avancer l’égalité, la sécurité et la dignité des femmes au travail. La FGTE-CFDT y a pris part activement.

Des constats alarmants, mais une volonté commune

Les premiers résultats de l’enquête européenne menée par l’ETF ont rappelé l’ampleur du problème : 74 % des femmes travaillant dans les transports déclarent avoir été victimes de violences ou de harcèlement sur leur lieu de travail. Les témoignages recueillis révèlent la réalité quotidienne des agressions verbales, du sexisme, des atteintes à la dignité et de l’absence de réponse adéquate de la part des employeurs. Toutes les délégations ont insisté sur le même point : la violence n’est pas une fatalité du métier, mais un échec collectif auquel il faut répondre par des actions fortes.

Violence must not be part of the job : un mot d’ordre européen

Le slogan de la nouvelle campagne de l’ETF a résonné tout au long des débats. Les revendications sont claires : les employeurs doivent agir concrètement, en coopération avec les syndicats, pour garantir un environnement de travail sûr.  L’Union européenne doit adopter une directive contraignante pour prévenir et éradiquer les violences et le harcèlement dans le secteur des transports, et tous les États membres doivent ratifier et appliquer la Convention 190 de l’OIT sur un monde du travail sans violence ni harcèlement.

L’égalité salariale, un droit non négociable

Invitée à la plénière, Isabelle Schömann, secrétaire générale adjointe de la CES, a rappelé que l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale n’est pas négociable. La directive européenne sur la transparence salariale doit désormais être transposée sans être édulcorée, afin de garantir des salaires équitables et d’en finir avec les discriminations économiques.

Face à la montée de l’extrême droite, défendre les droits fondamentaux

Les discussions ont aussi abordé un sujet préoccupant : la montée de l’extrême droite et des discours antiféministes à travers l’Europe. Les participantes ont alerté sur les attaques répétées contre les droits des femmes, notamment le droit à l’avortement, la remise en cause de l’égalité de genre et la banalisation de propos sexistes dans le débat public. Le mouvement syndical doit être un rempart contre ces reculs, en affirmant haut et fort que les droits des femmes sont des droits fondamentaux. Cette vigilance partagée s’est accompagnée d’un appel à renforcer les alliances européennes pour défendre une Europe sociale, solidaire et égalitaire, face aux dérives réactionnaires.

De Women in Rail (les femmes dans le ferroviaire ) à l’ensemble du secteur

Carole Mouchy, représentante FGTE-CFDT

L’exemple de l’accord Women in Rail, signé en 2021 par l’ETF et la CER, a montré la force du dialogue social européen lorsqu’il se traduit en engagements concrets : égalité professionnelle, santé au travail, prévention du harcèlement et équilibre vie pro/vie perso. La FGTE-CFDT plaide pour que cette dynamique s’étende à tous les modes de transport, car la mixité et la sécurité sont des conditions de l’attractivité du secteur.

Une dynamique européenne essentielle

Participer à ce comité, c’est mesurer la force du collectif européen : nos réalités diffèrent, mais nos combats sont les mêmes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’Europe doit agir vite et fort pour garantir la sécurité et la dignité des femmes au travail.

Évolution de la législation sur le dialogue social et l’emploi des salariés expérimentés

Suppression de la limitation des mandats successifs au CSE

La limitation à trois mandats successifs au sein du Comité Social et Économique (CSE) appartient désormais au passé. La loi de transposition des accords nationaux interprofessionnels, adoptée le 14 novembre 2024 et publiée au Journal Officiel, marque un tournant majeur dans l’organisation de la représentation du personnel en entreprise.

L’article 8 de la loi n°2025-983 du 22 octobre 2025 supprime en effet la règle qui imposait un plafond de trois mandats consécutifs pour les membres du CSE, une contrainte qui s’appliquait de façon obligatoire dans les entreprises de plus de 300 salariés, et pouvait être négociée dans celles de 50 à 300 salariés. Dorénavant, bien que la durée d’un mandat reste fixée à quatre ans, les membres du CSE pourront être réélus sans limitation du nombre de mandats.

C’est une victoire de la CFDT qui a combattu cette ignominie du gouvernement de l’époque qui pensait à tort que le dialogue social était dans l’ADN des entreprises 

Cette limitation des 3 mandats était devenu un frein aux convictions syndicales da la représentation du personnel. La raison l’a enfin emportée

Renforcement du cadre pour l’emploi des salariés seniors

Avec la transposition de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 14 novembre 2024, le cadre législatif relatif à l’emploi des salariés expérimentés est consolidé. Une nouvelle obligation de négociation sur l’emploi des salariés expérimentés, en prenant en considération leur âge, est instaurée, aussi bien au niveau de l’entreprise (+de 300 salariés) qu’à l’échelle de la branche professionnelle.

Les branches professionnelles devront, après un diagnostic préalable, engager une négociation tous les trois ans concernant l’emploi et les conditions de travail des salariés expérimentés. Cette négociation portera sur plusieurs thèmes essentiels :

  • Le recrutement des salariés expérimentés
  • Leur maintien dans l’emploi
  • L’aménagement des fins de carrière, notamment à travers l’accompagnement vers la retraite progressive ou le temps partiel
  • La transmission des savoirs et compétences, via des missions de mentorat, de tutorat ou de mécénat de compétences

D’autres sujets pourront également être abordés lors de ces négociations, comme les modalités d’écoute, d’accompagnement et d’encadrement des salariés expérimentés, la santé au travail, la prévention des risques professionnels, ainsi que l’organisation et les conditions de travail. Pour les entreprises de moins de 300 salariés, l’accord de branche pourra prévoir un plan d’action dédié.

Dans les entreprises de plus de 300 salariés, la question de l’emploi des salariés expérimentés devient une négociation obligatoire et autonome, indépendante de l’accord de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP). Cette négociation devra avoir lieu au moins une fois tous les quatre ans, ou tous les trois ans en l’absence d’accord d’entreprise aménageant les négociations obligatoires. Les thèmes abordés seront identiques à ceux de la branche.

Le contrat de valorisation de l’expérience (CVE)

La loi introduit, à titre expérimental, le « contrat de valorisation de l’expérience » (CVE), visant à faciliter l’embauche des demandeurs d’emploi âgés d’au moins 60 ans. Dès la signature du CVE, le salarié doit fournir à l’employeur un document précisant la date prévue de son départ à la retraite à taux plein.

Une fois les conditions requises pour la liquidation de la retraite à taux plein remplies, l’employeur pourra procéder à la mise à la retraite d’office du salarié, qui dans ce cas-là bénéficiera alors d’une indemnité de départ équivalente à celle d’un licenciement prévu à l’article L1237-7 du code du travail.

Les articles L. 1237-6 et L. 1237-7 du code du travail sont applicables aux mises à la retraite effectuées en application du III du présent article.

Si ni les conditions de mise à la retraite prévues au même III et au premier alinéa du présent IV de la loi 2025-989 du 24 octobre 2025, ni celles prévues à l’article L. 1237-5 du code du travail ne sont réunies, la rupture du contrat de travail par l’employeur constitue un licenciement.

Aménagement des fins de carrière

Des mesures spécifiques sont prévues pour favoriser l’aménagement des fins de carrière. La loi encadre notamment le refus de l’employeur d’un passage en retraite progressive. Elle permet également, dans le cadre d’un temps partiel de fin de carrière, d’affecter l’indemnité de départ à la retraite afin de compenser, en tout ou partie, la perte de revenu consécutive à la réduction du temps de travail, y compris pour les forfaits-jours.

Dispositions relatives à la reconversion professionnelle

La loi intègre certaines mesures issues de l’ANI du 25 juin 2025 sur les reconversions professionnelles. À compter du 1er janvier 2026, un nouveau dispositif, la « période de reconversion », est instauré. Ce dispositif permet à tout salarié de suivre une formation certifiante en vue d’une mobilité professionnelle, interne ou externe à l’entreprise. La durée de cette période sera comprise entre 150 et 450 heures sur 12 mois, avec une possible extension jusqu’à 2 100 heures sur 36 mois par accord d’entreprise ou de branche.

Dans le cas d’une reconversion interne, le contrat de travail et la rémunération du salarié sont maintenus. Si la reconversion est externe, le contrat de travail est suspendu, permettant la conclusion d’un CDI ou d’un CDD d’au moins six mois chez un autre employeur. Si la période d’essai est concluante, le contrat initial est rompu ; dans le cas contraire, le salarié réintègre son entreprise d’origine. Le financement de ce dispositif est assuré par les OPCO, dans la limite d’une dotation fixée.

Évolutions de l’entretien professionnel

L’entretien professionnel, désormais nommé « entretien de parcours professionnel », doit avoir lieu au cours de la première année suivant l’embauche, puis tous les quatre ans (au lieu de tous les deux ans précédemment). L’entretien de bilan est désormais programmé tous les huit ans, contre six auparavant.

Par ailleurs, un entretien de parcours professionnel doit être organisé dans les deux mois qui suivent la visite médicale de mi-carrière, c’est-à-dire durant l’année des 45 ans, afin d’examiner les éventuelles mesures d’aménagement proposées par le médecin du travail. Enfin, lors de l’entretien professionnel intervenant dans les deux années précédant le 60e anniversaire du salarié, les conditions de maintien dans l’emploi et les possibilités d’aménagement de fin de carrière devront être abordées en plus des thèmes habituels.

Climat et dialogue social

La CFDT porte un regard aigu sur les questions environnementales depuis toujours, encore plus et de manière très structurée depuis les Grenelles de l’environnement et de la mer. La CFDT mène le combat contre le changement climatique et la perte de biodiversité.

Les dernières élections ont montré l’importance accordée par nos concitoyens à leur pouvoir d’achat et à l’emploi. Dès lors, la Transition écologique et la lutte contre les désordres physiques de la planète ne se conçoivent qu’accompagnées de mesures de justice sociale.

La FGTE – CFDT pose, à l’identique d’un groupe de travail du GIEC, le préalable suivant : « l’accélération de l’adaptation des systèmes humains et des écosystèmes au changement climatique ne peut se faire sans un engagement fort des cadres institutionnels et politiques et sans la mobilisation de ressources financières adéquates. »

De ce fait, la FGTE – CFDT estime que l’évidence d’une croissance sans fin, portée par l’utilisation d’énergies fossiles, représente un double déni de réalité :

  • du lien entre ces énergies émettrices de GES et le changement climatique en cours
  • de la menace existentielle découlant des +4°C possibles en 2050…

La FGTE – CFDT croit aux solutions basées sur le dialogue social, tant pour exprimer l’interdépendance entre Climat et Biodiversité, que pour susciter l’acceptabilité des énergies marines renouvelables ou le concept de protection forte des écosystèmes marins.

La FGTE – CFDT considère que cette démarche de co-construction d’objectifs stratégiques avec l’ensemble des parties constituantes peut ainsi être facilitée dans les filières et les entreprises concernées.

Pour éviter les résistances radicales au changement il faut négocier les contreparties et les mesures d’adaptation au changement. En effet, les travailleuses et les travailleurs, dans leurs activités sont parmi les premiers touchés par le dérèglement climatique et par les mesures prises pour le limiter.

ACTION DE GROUPE : Un nouvel outil collectif au service des salariés et des syndicats

Introduction : contexte et portée de la réforme

L’action de groupe, bien connue en droit de la consommation a fait l’objet d’une réforme majeure en droit du travail avec la loi n° 2025-391 du 30 avril 2025 et la publication de ses décrets d’application.

Cette réforme répond à une demande croissante de moyens efficaces pour défendre collectivement les droits des salariés face à des atteintes systémiques ou répétées de la part de l’employeur. Elle s’inscrit dans un mouvement général de modernisation du dialogue social et de renforcement des moyens d’action des représentants du personnel par l’adaptation au droit de l’Union Européenne.

Une action de groupe en droit du travail ?

L’action de groupe est une procédure judiciaire permettant à un syndicat représentatif d’agir au nom d’un ensemble de salariés placés dans une situation similaire, de faire valoir collectivement leurs droits lorsqu’ils sont victimes d’un même manquement de l’employeur à ces obligations légales ou contractuelles.

De ce fait, plutôt que d’agir individuellement, les salariés peuvent désormais, par l’intermédiaire d’un syndicat représentatif engager une action unique devant le juge.

Les principaux objectifs de l’action de groupe en droit du travail sont :

L’action de groupe poursuit deux objectifs majeurs :

  • Contraindre l’employeur à cesser le manquement (ex. non-respect d’un accord collectif, violation des règles de santé et sécurité, application incomplète du Code du travail),
  • Obtenir réparation de préjudices subis de manière collective. 

Mais également :

  • De renforcer l’effectivité des droits des salariés en facilitant l’accès à la justice ;
  • D’inciter les employeurs à se conformer à la législation sociale ;
  • De rationaliser le traitement de litiges répétés ou massifs.

La réforme de 2025 change tout : ses nouveautés et sa portée

Avant la réforme, les actions collectives étaient limitées et peu efficaces. La loi du 30 avril 2025 introduit plusieurs innovations majeures :

 Un champ élargi : désormais, tout manquement d’un employeur à ses obligations légales et contractuelles peut être contesté collectivement (heures supplémentaires, égalité professionnelle, santé et sécurité, primes, etc.). 

  • Extension du champ d’application : 

Le champs de l’action de groupe a été considérablement élargi par la réforme de 2025. Ainsi, les syndicats représentatifs peuvent exercer une action de groupe :

  • En matière de lutte contre les discriminations ;
  • En matière de protection des données personnelles ;
  • Ou lorsqu’elle tend à la cessation du manquement d’un employeur ou à la réparation de dommages causés par ce manquement à plusieurs personnes placées sous l’autorité de cet employeur.

Sur ce dernier point, le champ de l’action de groupe semble donc couvrir l’ensemble du droit social. Ainsi, elle s’applique à un large éventail de litiges collectifs liés à l’exécution ou à la rupture du contrat de travail, tels que les discriminations, le harcèlement, l’égalité professionnelle, la sécurité, le non-respect du temps de travail, les heures supplémentaires non-payées, les primes non-versées, les congés payés non attribués, les inégalités salariales etc.

  • Légitimation des syndicats :  Seuls les syndicats représentatifs sont habilités à engager l’action de groupe pour le compte des salariés concernés, garantissant une représentation qualifiée ;
  • Un effet interruptif de prescription : Dès l’engagement de l’action, en effet, la prescription est interrompue pour tous les salariés concernés par la procédure collective ;
  • Effets étendus des décisions : le jugement profite à l’ensemble des salariés concernés, même s’ils ne sont pas partis à l’instance, dès lors qu’ils se manifestent dans les délais fixés.

Avantages pour les syndicats :

La réforme de 2025 offre plusieurs avantages stratégiques pour les syndicats, car l’action de groupe devient un outil structurant qui :

  • Permet de protéger les salariés sans les exposer individuellement à des risques de rétorsion ;
  • Donne la possibilité d’agir collectivement et efficacement contre des pratiques patronales récurrentes ;
  • Renforce le rapport de force dans la négociation en devenant les acteurs centraux de la défense collective, en capacité de mutualiser les moyens et de peser face à l’employeur ;
  • Apporte une visibilité accrue car en menant des actions de groupe, les organisations syndicales démontrent leur capacité à défendre concrètement les droits des salariés ;
  • Apporte meilleure efficacité avec la mutualisation des dossiers et la centralisation des preuves permettent d’optimiser la gestion des litiges collectifs ;
  • Sécurise les délais grâce à l’interruption de prescription.

L’action de groupe : comment ça marche ?

La procédure d’action de groupe en droit du travail, telle que prévue par la loi de 2025 se déroule en plusieurs étapes avec :

La réforme a élargi le champ de la procédure, mais certaines étapes restent incontournables :

  1. Mise en demeure préalable : le syndicat adresse une demande écrite à l’employeur pour qu’il mette fin au manquement ;
  2.  Information du CSE : dans le mois qui suit, l’employeur doit informer le CSE et les autres syndicats représentatifs ;
  3. Délai de régularisation : l’employeur dispose de 6 mois pour corriger la situation (sauf rejet explicite).
  4. Saisine du tribunal judiciaire : si le problème persiste, le juge statue sur la responsabilité de l’employeur et définit le groupe de salariés concernés ;
  5. Adhésion des salariés : les travailleurs éligibles peuvent adhérer au groupe (opt-in). Ils obtiennent alors régularisation et/ou indemnisation.

Exemple concret d’application

Prenons l’exemple suivant d’une entreprise de 500 salariés où il est constaté, par le CSE, une inégalité persistante de rémunération entre les hommes et les femmes à postes équivalents.

Le Syndicat, après avoir alerté la direction et tenté une négociation sans succès décide d’engager une action de groupe.

Il saisit le tribunal judiciaire compétent qui instruit le dossier et constate la discrimination.

Tous les salariés concernés, informés par une communication interne, peuvent alors se rattacher à l’action.

Le jugement ordonne la régularisation des salaires et l’indemnisation des préjudices subis pour l’ensemble des victimes.

Ce cas illustre la force de l’action de groupe comme levier collectif pour faire respecter le droit.

Un vrai impact sur le dialogue social et la conclusion

L’introduction de l’action de groupe en droit du travail transforme profondément le dialogue social.

L’action de groupe en droit du travail est une arme juridique moderne et puissante pour les syndicats qui ouvre une nouvelle page de la défense collective des salariés avec un dispositif clair, efficace et dissuasif, qui place enfin la justice collective au cœur de la relation de travail.

Elle incite les employeurs à anticiper et prévenir les manquements collectifs, tout en donnant un nouvel élan aux syndicats dans leur mission de défense des salariés.

En conclusion, la réforme de 2025 marque une avancée majeure pour la défense collective des droits sociaux

Il nous reste à le mettre en application dans l’intérêt général des salariés et prouver si besoin en est que les Organisations Syndicales sont les maîtres d’œuvre de l’application et du respect des droits de tous les travailleurs, alors ne nous en privons pas. 

À nous de nous en saisir. Aux employeurs de comprendre qu’il faudra désormais compter sur nous pour faire appliquer les droits nés du code du travail, de la convention collective et des accords d’entreprise.

Les syndicats européens appellent l’UE à des sanctions immédiates contre Israël

Bruxelles, 24 septembre 2025 — À l’issue d’une rencontre avec l’ambassadeur de Palestine auprès de l’Union européenne, les principales organisations syndicales européennes ont publié une déclaration commune appelant à une réaction plus ferme et cohérente de la part de l’UE face à la situation dramatique dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée.

Un appel à l’action et non plus aux déclarations

La Confédération européenne des syndicats (CES) et plusieurs Fédérations syndicales européennes dont ETF (fédération européenne des travailleurs des transports) à laquelle la FGTE CFDT est affiliée ont salué la récente Déclaration de New York réaffirmant la solution à deux États comme voie vers une paix durable au Proche-Orient. Elles appellent désormais l’Union européenne et ses États membres à aller au-delà des mots en adoptant des mesures concrètes, y compris des sanctions économiques immédiates contre Israël.

Suspension de l’accord UE-Israël et interdiction des produits des colonies

Les syndicats demandent notamment la suspension totale de l’accord d’association UE-Israël, en réaction aux violations répétées du droit international humanitaire, et l’interdiction des relations commerciales avec les colonies israéliennes situées dans les territoires palestiniens occupés. Ces colonies, jugées illégales par les Nations Unies, doivent être exclues de tout commerce européen afin d’éviter toute complicité dans les atteintes aux droits des Palestiniens.

Condamnation de l’opération militaire à Gaza et de l’expansion coloniale

Les organisations syndicales ont exprimé leur plus ferme condamnation de la récente opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, qualifiée de « massive » et ayant fait de nombreuses victimes civiles. Elles dénoncent également le projet de colonie E1 en Cisjordanie, considéré comme une tentative d’annexion illégale.

Rappelant que la famine utilisée comme arme de guerre est un crime selon la Cour pénale internationale, les syndicats appellent l’UE à prendre ses responsabilités face aux violations documentées par des instances internationales, y compris celles relevant potentiellement du crime de génocide.

Soutien au peuple palestinien et à ceux qui refusent la guerre

La déclaration appelle également à renforcer le soutien financier à l’UNRWA et à l’Autorité palestinienne, afin de permettre le paiement des salaires des travailleurs palestiniens. Elle dénonce par ailleurs la criminalisation des travailleurs européens ayant manifesté leur solidarité avec la Palestine ou ayant refusé de charger des cargaisons d’armes à destination d’Israël.

Des sanctions ciblées contre les colons violents et les ministres extrémistes

Enfin, les syndicats exigent des sanctions individuelles contre les colons violents et contre certains ministres israéliens accusés d’incitation à la haine et à la violence. Ils réclament également la suspension du financement du programme Horizon Europe à Israël et la mise en pause du soutien bilatéral.

Un message clair : le temps des paroles est révolu

« Le temps des avertissements et des déclarations est révolu depuis longtemps », conclut la déclaration. Les syndicats appellent l’Union européenne à agir avec détermination et sans délai, en conformité avec ses propres valeurs et ses engagements en matière de droits humains, afin de promouvoir une paix juste et durable, fondée sur le droit international et la reconnaissance de deux États vivant côte à côte en sécurité.

Pour lire la déclaration commune, cliquez ici

Le Cahier d’Acteur : c’est quoi ?

Vous trouverez, ci-dessous, la vidéo de présentation du Cahier d’Acteur réalisée par le Secrétaire Général de la FGTE, Sébastien MARIANI.

Parcourez-le, en cliquant sur le visuel ci-dessous.